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Safina : « Le public m’a soutenue parce qu’il aime Marat »

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Malgré une balle de match concédée au deuxième set, Dinara Safina a renversé la tendance face à sa compa­triote Maria Sharapova, tête de série numéro 1 (6−7, 7–6, 6–2). La petite sœur de Marat Safin retrouve ainsi les quarts de finale de Roland‐Garros qu’elle avait déjà connu en 2006. 

Peux‐tu dire main­te­nant que c’était la plus belle victoire de ta carrière, notam­ment la façon dont tu as joué ? 

Après Berlin, c’est diffi­cile de dire que c’est mon meilleur match. Parce que ce qui s’est passé à Berlin était incroyable. Mais c’est certai­ne­ment l’un des retours les plus extra­or­di­naire dans une partie. 

As‐tu cru en toi pendant tout le match ou as‐tu été prise par les doutes quand tu étais menée 52 dans le deuxième set ? 

Le premier set était étrange. J’ai eu une balle de set. Je savais que j’avais la possi­bi­lité de m’im­poser. Mais je me suis mis un peu de pres­sion. J’étais trop passive au départ plutôt que d’être moi‐même. Je n’ai pas fait mon travail. Elle avait une balle de match, menait 52 dans le deuxième set, à 53 une autre balle de match. Sur sa balle de match, j’ai frappé un coup gagnant. D’un seul coup, le match a tourné. Elle domi­nait mais je me suis dit qu’il fallait que je continue à atta­quer de mon côté.

Elle fait beau­coup de bruit, elle est très agres­sive, elle est inti­mi­dante as‐tu pu gérer toutes ces émotions ? 

Tout dépend de nous au tennis. Si vous vous concen­trez sur l’ad­ver­saire, vous ne cessez que de vous concen­trer sur elle. Il ne fallait pas que je la laisse dicter le jeu. Au troi­sième set, j’ai commencé à prendre le match à mon compte et je n’ai pas attendu qu’elle fasse des erreurs. J’ai commencé à frapper très bien la balle à ce moment‐là. 

Tu t’es retrouvée dans cette posi­tion il y a deux ans. As‐tu accu­mulé de la confiance pour empo­cher le titre ici ? 

Ce n’est pas facile. Chaque joueuse joue très bien pour l’ins­tant. Ce n’est pas comme si l’on jouait la première joueuse mondiale et qu’il n’y avait aucune autre adver­saire ; il y a d’autres joueuses qui peuvent remporter le titre. J’ai joué contre Elena Dementieva à Berlin, c’est une adver­saire très coriace. C’était un match très serré. En tout cas, je ne vais pas la laisser s’ins­taller. C’est moi qui vais imprimer la cadence.

Le public t’a‐t‐il aidée aujourd’hui ? 

Je voudrais tout d’abord remer­cier mon frère parce que je sais que le public fran­çais aime mon frère. Le public m’a soutenue parce qu’il aime Marat. Même lorsque j’étais menée 52, j’ai vu que les spec­ta­teurs m’en­cou­ra­geaient. C’est bien parce que nous, nous, jouons pour les spectateurs.