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Séverine Beltrame : « Le tennis est un sport addictif »

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Elle a rejoint le club des retrai­tées il y a peu. C’était lors de Roland Garros, en 2013, où elle avait annoncé la fin de sa carrière. Séverine Beltrame n’a pas perdu son temps depuis : à peine après avoir rangé ses raquettes, elle s’in­ves­tis­sait dans diffé­rents projets… liés au tennis, évidem­ment. Un sport qu’elle qualifie d’un mot : addictif.

  • QUE SONT‐ILS DEVENUS ?
  • Pascal Portes
  • Séverine Beltrame
  • Nathalie Herreman - à suivre
  • Corinne Vanier - à suivre
  • Yaya Doumbia - à suivre
  • Jean‐Philippe Fleurian - à suivre
  • Olivier Delaitre – à suivre
  • Mary Pierce – à suivre

Quand on regarde ta carrière, on se rend compte que tu as démarré plutôt tard…

En effet, j’ai un parcours assez parti­cu­lier si on le compare à la filière normale. En fait, j’ai tout simple­ment eu une vie avant de me lancer sur le circuit. C’est peut‐être pour cela que j’ai eu du mal à arrêter (rires) ! Et, quand je me suis lancée, cela s’est fait presque par hasard… Rien n’a vrai­ment été programmé. Je jouais à un bon niveau sans réel­le­ment me projeter. Et puis, tout s’est emballé…

C’est‐à‐dire ?

En fait, je parti­ci­pais à un ITF, à Marseille, en 2006. Je me souviens qu’en y allant, on avait été pris dans un bouchon incroyable… J’avais dû sortir de la voiture ma raquette à la main pour arriver à l’heure. Ce coup de chaleur a tout changé. Je dirais même qu’il a été le point de départ de tout le reste. Après avoir perdu en finale, je suis partie faire les quali­fi­ca­tions de Wimbledon. J’étais sur un nuage, j’ai traversé le tableau…

Traversé le tableau pour aller encore plus haut…

En quarts de finale, oui. C’est l’ex­ploit de ma carrière. En y repen­sant, j’ai encore des fris­sons. Je sors quand même Patty Schnyder, qui était 10ème mondiale à l’époque, et trois têtes de série d’af­filée (NDLR : dont Gisela Dulko, 31ème, et Ay Sugiyama, 21ème), avant de perdre contre Justine Henin… ce n’est pas rien !

Et après ?

Le contre‐coup. Je n’étais pas prête à digérer tout cela, c’était arrivé beau­coup trop vite. J’ai donc vécu une période diffi­cile, avec quelques bles­sures qui n’ont rien arrangé. Je me souviens avoir contracté un virus à l’Alpe d’Huez, lors d’une prépa­ra­tion natio­nale conjointe avec l’équipe de Coupe Davis. J’ai été KO pendant très, très long­temps. Mais, à force de travail, je suis parvenue à m’ac­cro­cher et j’ai été récom­pensée en attei­gnant les huitièmes de finale à l’US Open. Là encore, j’ai été gâtée puisque j’ai affronté Serena Williams. Autant dire que mon bras trem­blait dès l’échauf­fe­ment (rires) !

Cette carrière bien remplie, elle te laisse quand même quelques regrets ?

Oui et non. Ce que je sais, c’est que le tennis est un sport addictif et qu’il est diffi­cile de le lâcher, de ne pas y penser. 

C’est pour cela que tu as décidé de conti­nuer dans cette voie en deve­nant direc­trice du haut‐niveau féminin au Montpellier ASPTT Tennis ?

Oui, je veux partager mon expé­rience et tenter de rendre au tennis ce qu’il m’a donné. Mon rôle de direc­trice spor­tive me convient bien, pour l’ins­tant, comme celui de co‐directrice du tournoi 10 000 du Cap d’Agde, que l’on vient de monter. En même temps, je suis tout juste retraitée, donc c’est diffi­cile de faire des plans ou de tirer des conclu­sions. Quoi qu’il en soit, je suis motivée et je ne vais rien lâcher. 

Si tu devais retenir un moment fort de ces années sur le circuit, ce serait forcé­ment Wimbledon…

Oui et non, car mes matches en Fed Cup sont au‐dessus de tout. J’ai toujours aimé partager… L’atmosphère de l’équipe de France restera « le » truc un peu parti­cu­lier pour moi…

Le Fed Cup, très bien, mais j’ima­gine que tu profites quand même de ton statut de « last eight » (NDLR : le Last 8 Club de Wimbledon regroupe ceux qui ont atteint les quarts de finale du tournoi et leur octroie un certain nombre de privilèges) !

Bien sûr ! Evidemment, c’est juste mythique, unique et inima­gi­nable ! Un truc de dingue quand je repense à mes débuts sur le circuit, en 2002. Savoir que je peux me rendre chaque année dans le temple du tennis, c’est un sacré privilège. 

  • Séverine Beltrame, 34 ans
  • Carrière pro : 2002–2013
  • Meilleur clas­se­ment : 34ème 
  • ¼ de finale à Wimbledon
  • 5 sélec­tions en Fed Cup

  • La raquette de Maria Sharapova, dispo­nible ici !