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Simon : « Une très belle sensation »

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Après sa victoire contre le numéro 1 mondial, Gilles Simon a accepté de répondre à quelques ques­tions, avant d’aller se préparer pour son match face à l’Argentin Acasuso, qu’il remporte par ailleurs (6−3, 6–4), se quali­fiant ainsi pour les quarts de finale, où il affron­tera Roddick ou Cilic.

Penses tu avoir fait ce qu’il faut pour exploiter les erreurs de Federer, et penses tu gagner le tournoi ?
Simon : Je ne sais pas. Je voulais simple­ment jouer mon match. J’ai telle­ment de confiance en ce moment grâce au tournoi que je viens de remporter (Indianapolis), et je ne voulais surtout pas rater ce match. Je voulais me battre et jouer un bon match, proposer un beau tennis. C’est ce que j’ai fait ce soir et j’en suis très fier.

Plus le match avan­çait, plus on te sentait monter en puis­sance, déve­lopper des longs échanges avec Federer. Quelle est la part de stra­tégie dans tout cela ?
Simon : Non, en fait, j’étais juste trop fatigué pour réflé­chir. Je voyais simple­ment la balle, et je la tapais. Roger a joué un très bon tennis pendant les quatre premiers jeux, avec beau­coup d’aces et de coups gagnants. Après, je devais monter mon niveau de jeu, frapper aussi fort que lui. Quand il y a des échanges coup droit contre coup droit, vous n’avez pas beau­coup de choix pour la stra­tégie, parce que c’est trop diffi­cile. La balle arrive si vite que vous n’avez pas de temps pour la « contrôler ». J’ai simple­ment joué la balle comme elle arrivait.

Federer domine le circuit depuis de nombreuses années, sauf sur la terre battue. Mais quelques mauvais résul­tats cette année semblent faire dire à ses adver­saires « il peut être battu ». Est ce ton cas ? 
Simon : Je ne sais pas. Je veux dire, peut être que d’autres joueurs ont l’ha­bi­tude de jouer Roger, qu’ils connaissent son jeu. Mais ce n’est pas mon cas. C’était notre première confron­ta­tion. C’est telle­ment impres­sion­nant quand vous arrivez sur le court central, plein à craquer, que vous jouez contre Roger Federer. C’est du genre  » Wouah..Oû suis je ? « Je vois mes parents, mon coach. Mais sinon, je ne sais pas, je ne l’avais jamais joué avant. Je savais juste qu’il jouait très vite. Mais moi, je voulais surtout jouer mon jeu pour voir ce que je valais. 

Pour beau­coup de joueurs, la grande bataille face à Federer est d’ar­river à se convaincre qu’ils peuvent gagner. A quel moment ce soir as tu commencé à croire que tu pouvais gagner ce match ?
Simon : Au second set, à 4–4. J’avais joué un très bon jeu pour breaker à 3–2 avec de jolis passings. Mais j’avais joué très loin derrière ma ligne de fond. Après, j’avais joué plus lente­ment, et il était revenu à 4–4. Je me suis donc dit que je devais jouer plus vite, aussi vite que lui. J’ai gagné ce neuvième jeu et après j’ai très bien joué jusqu à la fin.

Que ressens tu à l’idée d’avoir battu Federer ? Que signifie cette victoire pour toi ? 
Simon : C’est une très belle sensa­tion. Ce qui est diffi­cile dans ce sport c’est que je n’ai pas le temps de savourer. Je ne peux pas me contenter de ce match, parce que je rejoue aujourd’hui. C’était la même chose après Indianapolis. Je n’ai pas eu le temps d’en profiter. Mais si je perds cette semaine, je ferai une très grande fête.