Jo Wilfried Tsonga réalisé un début de saison plutôt efficace. A l’issue de sa finale, il s’est confié à la presse et à notre envoyée spéciale à Marseille, Krystel Roche. Toujours aussi frais et lucide, Jo veut continuer de progresser et se sent fin prêt pour le défi de la Coupe Davis.
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Jo, cette année, c’est ton année ?…
2009 ne pouvait pas mieux commencer (sourire)… C’est vrai que j’ai très bien joué ces derniers temps. Je confirme encore cette semaine, et suis très heureux de pouvoir aller me reposer avec le sentiment du boulot achevé. Il va falloir que je remette le couvert au prochain tournoi, et je suis déjà impatient d’y aller.
Comment expliques‐tu le passage difficile de la première manche ?
Simplement par le super niveau de jeu de mon adversaire. Il m’a beaucoup surpris au premier set. Au‐delà de bien servir et bien volleyer (ça, je le savais), même du fond, il jouait très bien. Par conséquent, je ne pense pas que ce soit moi qui ait eu un petit coup de mou, mais plutôt que lui était vraiment bien.
A 5–4, 15–30, on a vraiment eu le sentiment que tu as passé la vitesse supérieure…
Je ne sais pas… J’ai eu l’impression d’avoir eu un niveau de jeu assez régulier tout au long du match, et je pense que c’est ce qui a fait la différence.
Que retiendras‐tu de cette semaine marseillaise ?
Beaucoup de choses. Le moment hier contre Novak où le public était très chaud, il y avait beaucoup de bruit dans la salle. C’était un moment super. Beaucoup de joie, de rires, de bonne humeur, une superbe victoire et le sentiment du travail bien fait.
Le top 5 n’est désormais plus très loin ?
Je ne sais pas. Pour l’instant, au niveau des points, il est encore très, très loin… Il faut continuer sur cette voie. Et si je suis aussi bon par la suite que sur ce début d’année, tout est possible…
Tu n’as pas réussi aujourd’hui à te lâcher comme tu avais pu le faire hier face à Novak Djokovic. A ton avis, à quoi était‐ce dû ? Au jeu atypique de Michael ?
Bien sûr. Face à lui, on ne peut pas vraiment se lâcher. Il n’y a pas beaucoup d’échanges. Le jeu est toujours un peu haché, il faut être extrêmement concentré, et le point se joue souvent sur une frappe de balle, donc c’est effectivement différent de la demi‐finale d’hier. Mais j’ai très bien joué, très bien retourné, lui ai mis beaucoup la pression, car malgré ses services, j’ai retourné, retourné, retourné… Il a toujours dû jouer des demi‐volées, même s’il était très, très bon. Au final, je gagne en deux sets, et je pense donc que j’ai fait un très bon match malgré le niveau de jeu de micka et les conditions. Honnêtement, je ne connais pas beaucoup de joueurs qui jouent très bien contre Micka, puisque de toute façon c’est lui qui dicte un peu ce qui va se passer… Je pense qu’aujourd’hui j’ai malgré tout été très bon, j’ai eu, je pense, un pourcentage de premières balles très bon aussi. Pour moi, j’ai vraiment fait un très bon match ce soir.
L’émotion était palpable lors de la remise des trophées, car, comme tu l’as dit, tu as failli ne pas être là cette semaine…Pour moi c’était tout juste que je ne vienne pas en effet. Je suis donc très heureux de gagner.
Comment va ton papa (récemment opéré, et à qui il a dédié sa victoire, ndlr) ?
Je ne ferai pas de commentaires là‐dessus, je veux laisser mon papa tranquille. Mais ça y est, il va bien.
Dirais‐tu que c’est ta confiance en toi fait ce que tu es aujourd’hui ?
Oui, c’est ma confiance en moi qui fait tout ça, qui fait le niveau de jeu que j’ai aujourd’hui. J’espère que ça va continuer.
La difficulté semble te transcender. Comment l’expliques-tu ?
C’est tout simplement que j’aime mon sport, et qu’à chaque fois que je joue, j’en oublie un peu tout ce qui est extérieur. Je me concentre pour donner le maximum de moi‐même. Quand j’ai des problèmes, cela me donne une motivation encore plus grande. Le tennis est un peu mon échappatoire.
Sans trop te poser de questions…
C’est sûr que je ne me pose pas trop de questions (sourire). Pour moi, c’est génial de pouvoir être là, de jouer, donc j’en profite.
Quel est ton programme pour les prochaines semaines ?
Un peu de repos, la Coupe Davis, et la tournée aux Etat‐Unis.
Avec toi, Guy Forget tient un véritable leader en Coupe Davis…
Qu’est ce que je peux dire de ça ? Pas grand-chose…C’est aux autres de juger si je suis vraiment un bon leader ou pas. En tout cas, je vais essayer de l’être.
Est‐ce un rôle qui t’intéresse ?
Bien sûr. En fait, ce n’est pas le fait d’être leader ou pas… Je suis quelqu’un d’assez franc, d’assez démonstratif, donc si je peux emmener un peu les autres dans mon univers je le ferai volontiers.
Etre leader du tennis français : cela a pour toi une saveur particulière ?
Jo‐Wilfried Tsonga : Oui. Maintenant, je ne m’attarde pas trop là‐dessus, j’essaye juste de faire mon job du mieux que je peux (sourire).
Une réunion Coupe Davis est prévue samedi matin, 9h, à Roland‐Garros… Tu y seras ?
Bien sûr que j’y serai… à 8h55 ! (sourire) J’ai hâte d’y être.
Tu n’as plus perdu la moindre finale depuis la première (Open d’Australie 2008). C’est important pour toi de savoir désormais gérer la pression ?
Depuis le début de ma petite carrière, J’ai remarqué qu’il y avait toujours des étapes. Que ce soit en juniors, en Futures, en Challengers, j’ai fait 8 ou 9 demies avant de faire une finale, et la première finale je ne l’ai pas gagnée, j’ai gagné la deuxième. Enfin bref. Il se trouve que le tennis marche un peu par étapes, et l’expérience y est pour beaucoup. Il faut débloquer certaines choses, il faut apprendre. Il arrive de sauter des étapes, mais j’apprends un peu à chaque fois. Et l’on apprend beaucoup des moments difficiles.
Qu’as-tu appris, justement, lors de cet Open 13 ?
Que j’étais capable maintenant de gagner des tournois comme ça régulièrement, de battre l’un des meilleurs joueurs du monde encore une fois. Que j’étais prêt à faire partie des grands.
Tu engranges aujourd’hui ta 19e victoire de la saison…?
Ça prouve que j’ai fait un très bon début d’année, et qu’il faut que je continue sur cette voie. Et ça prouve également que le physique tient ! (sourire).
Toi qui a été blessé à de nombreuses reprises, travailles‐tu maintenant différemment pour éviter les pépins physiques ?
En fait, je travaille moins (rires)…. Je travaille un peu moins entre les tournois. Sachant que je joue beaucoup, je travaille moins, cela me préserve. Je ne fais vraiment que des choses essentielles, et n’en rajoute pas.
Tu as désormais remporté deux tournois ATP 250 (Johannesburg / Marseille), ton programme va‐t‐il s’en trouver modifié, allégé ?
Oui, c’et possible que ça change un peu le calendrier. C’est plutôt une bonne chose.
Krystel Roche, au Palais des Sports de Marseille.
Publié le dimanche 22 février 2009 à 19:32