AccueilJeux OlympiquesKei Nishikori, le joyau du soleil levant

Kei Nishikori, le joyau du soleil levant

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A l’orée des JO, petite série de portrait sur certaines des sélec­tions qui vont parti­ciper à ce tournoi olym­pique. Aujourd’hui, focus sur le Japon et sa loco­mo­tive, Kei Nishikori.

Les listes offi­cielles des parti­ci­pants au tournoi des Jeux Olympiques ont été dévoi­lées. Parmi celles‐ci, une délé­ga­tion attire notre atten­tion : la délé­ga­tion japo­naise, qui partira avec trois parti­ci­pants à l’épreuve du simple homme : Kei Nisikori, Go Soeda (47ème) et Tatsuma Ito (69ème). A titre de compa­raison, c’est autant que la Serbie et la Belgique. Seuls l’Argentine, l’Espagne, les USA, la France et la Russie font mieux. A sa tête, Kei Nishikori, consi­déré comme l’espoir du tennis japo­nais. L’occasion de faire un zoom sur un joueur qui ne fait pas de vagues dans les médias mais qui, néan­moins, se fraye un chemin vers le plus haut niveau.

Kei Nishikori, 22 ans, né à Shimane, possède un profil atypique. Dans un circuit désor­mais devenu très athlé­tique, le Japonais mesure seule­ment 1m78 pour 68kg. Et pour­tant, il a déjà réussi l’exploit d’atteindre le top 20. Il est actuel­le­ment 18ème, son meilleur clas­se­ment étant 16ème en mars 2012. Issu d’un père ingé­nieur et d’une mère profes­seur de piano, il passe sa scola­rité à Tokyo et démé­nage aux Etats‐Unis. A 14 ans, il rejoint l’Académie Bollettieri, un géné­ra­teur de talents comme Andre Agassi ou Jim Courier. Il rentre sur le circuit pro en 2008 et enlève son premier tournoi la même année à Delray Beach. Il devient alors le plus jeune joueur à remporter un tournoi depuis 10 ans et un certain Lleyton Hewitt… Après un début de carrière en trombe, il est stoppé net par une bles­sure au coude en 2009, qui va le tenir éloigné des courts pendant une année. C’est en octobre 2011 qu’il réussit le tour de force de devenir le meilleur joueur japo­nais de tous les temps. Il occupe la 32ème place mondiale grâce, notam­ment, à une demi‐finale au Masters 1000 de Shanghai et un succès contre Jo‐Wilfried Tsonga. « Evidemment, ça me rend très heureux », avait‐il avoué lors d’une confé­rence de presse. D’un naturel humble et réservé, lorsqu’on lui demande s’il est une star au Japon, il répond en rigo­lant : « C’est vrai que je suis connu au Japon, mais Roger Federer reste plus célèbre que moi ! »

Ses faits d’arme

La pépite japo­naise n’a cepen­dant pas volé son clas­se­ment. Sur les deux dernières années, il a acquis une régu­la­rité exem­plaire. Son tableau de chasse ne l’est pas moins. En 2011, le Nippon atteint pas moins de six demies, dont deux finales et une face à Roger Federer, à Bâle, après avoir réalisé le tour de force d’éliminer Novak Djokovic, 2–6 7–6(4) 6–0. Cette année : quart de finale à l’Open d’Australie, troi­sième tour à Miami, troi­sième tour à Monte‐Carlo, troi­sième tour à Wimbledon, avec, à chaque fois, un top 10 comme bour­reau. Une expli­ca­tion ? Nishikori a eu un petit coup de pouce du destin. Colocataire de Zach Gilbert à l’Académie Bollettieri, Kei est désor­mais entraîné par Brad Gilbert, le père de Zach, l’homme qui a coaché Andre Agassi, Andy Murray et Andy Roddick. Associé à Dante Bottini, les deux hommes ont pour mission de faire évoluer le jeune Japonais vers les sommets. « Ces deux hommes sont très impor­tants pour moi. Mes coaches m’apportent tous les deux beau­coup, il n’y en a pas un qui est plus impor­tant que l’autre », indique‐t‐il. Lorsqu’on lui demande ce qu’il vise dans le futur, sa réponse est tout aussi humble que lui : « Je vise le top 20, peut‐être le top 10. Mes victoires à Shanghai m’ont apporté beau­coup de confiance. Je sais main­te­nant que je peux gagner aussi contre de très bons joueurs. »

Avec l’avènement de Kei Nishikori, le tennis japo­nais est tiré vers le haut, en atteste les perfor­mances de Go Soeda égale­ment, récent demi‐finaliste à Atlanta. Quelques années aupa­ra­vant, c’était le tennis féminin japo­nais qui se mettait sur le devant de la scène avec trois parti­ci­pantes à Pékin : Ai Sugiyama, Akiko Morigami et Ayumi Morita. Aujourd’hui, aux côtés de Tatsuma Ito, les hommes tente­ront de faire aussi bien, voire mieux que leurs prédé­ces­seurs avec, pour­quoi pas, un podium à la clé.