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Apolline envoie sa carte postale de Monte‐Carlo

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Comme chaque année, toute l’équipe de GrandChelem‐Welovetennis descend à Monte‐Carlo. C’est l’occasion pour chacun de faire un bilan du début d’année, de prendre la tempé­ra­ture de la terre, de se projeter sur Roland Garros et Wimbledon. Verbatim des souve­nirs de vacances sans véri­fier les notes. Elles seront plus exactes pour le prochain numéro de GrandChelem. 

Discussion avec Alex Corretja sur Andy Murray, ses objec­tifs à Roland : « Il va pas se mettre beau­coup de pres­sion, ça sert à rien. Mais tu sais même Nadal fait la même chose. Quand il y a deux ans, il joue Roger, il dit « Je ne suis pas favori puisque je suis numéro 2 mondial », et puis après « Je ne suis pas favori parce qu’il a gagné 13 grands chelems », et puis « Je ne suis pas favori puisqu’il a gagné 5 fois Wimbledon ». 

Un peu plus loin dans la conver­sa­tion : « Nous sommes en train d’apprendre à Andy à être prêt pour les matches et à ne pas s’irriter parce qu’il joue mal. Nadal est toujours prêt, il dit de chaque joueur avant le match : ça va être dur, ça va être un match terrible, il faut que je sois à 100%, et à la fin il y a 6–2 6–2 ».

Conférence de presse de Nadal. A la fois toujours le même Nadal très respec­tueux qui finit par exemple ses Met M’s en bais­sant sa casquette, puis présente son visage aux médias et s’excuse de les avoir fait attendre pour terminer sa bouchée au chocolat. Et un nouveau Nadal, numéro 1 mondial qui quand il sent qu’il n’y a plus de ques­tions de la presse balance désor­mais un « Ok » tout au bluff ce qui clôt de fait la cession et permet d’enchaîner avec les radios. Le patron. 

Discussion avec Wojtek Fibak : « C’est moi qui ait construit Lendl, pas Tony Roche. Lors de la finale contre McEnroe à Paris, j’ai dit à Ivan : « Attends, attends, attends ». Au début du 3ème set à 1 partout, il s’est retournée vers moi et m’a dit « Il faut que j’attende combien de temps encore ? ». 

Conférence de presse de Roger Federer navi­guant entre reven­di­ca­tion de son droit à la discré­tion absolue dans une vie en retrait, en gros je para­phrase mais ça donne « Je suis bien content d’avoir fait mon mariage… à la baloise, à l’abri du regard, sans que vous m’emmerdiez, sans même que vous soyez au courant et sans même que vous sachiez encore aujourd’hui par quelle église on est passé » et son inso­lence cham­breuse de mec dix fois plus grand que son sport et son pays : « Vous m’avez manqué, les gars ». Pour ceux qui n’ont toujours pas compris le carac­tère de Roger Federer, fonda­men­ta­le­ment un tueur, formel­le­ment un Suisse, et une des nombreuses problé­ma­tiques qu’il doit affronter, qu’ils se reportent aux déci­sions de Kim Clijsters et de Justine Hénin de sortir du jour au lende­main du monde du tennis autant pour se retrouver humai­ne­ment que pour mettre un terme à la partie star system : il est très diffi­cile d’être un génie, un numéro 1 adulé et plus que ça concer­nant Federer, un mec atteint d’un vrai complexe de supé­rio­rité (sa force et sa limite désor­mais) dans des pays qui ramènent aussi peu leur gueule que la Belgique ou la Suisse. Kristof Vliegen et les frères Rochus nous avaient longue­ment expliqué ça l’an dernier. C’est méta­pho­ri­que­ment le jeu ambi­va­lent que joue désor­mais Federer sur le terrain : tueur supé­rieur dès qu’il sert ou qu’il est maître du tempo, met du rythme et rentre dans le court avec son coup droit ; Suisse endormi, un peu là, un peu ailleurs, à la limite du désin­térêt dès que l’adversaire casse le jeu, prend 15 ans pour servir et varie les trajec­toires. Et ce n’est pas Murray qui a prouvé ça en premier, c’est Canas pour tout un tas de raisons qu’Apolline déve­lop­pera longue­ment à des heures plus chaudes de la Geste federienne.

Discussion avec Jacques Dorfmann : « J’avais un bon ami qui disait qu’une faute en longueur ou en largeur était une faute, mais qu’une faute dans le filet était un crime ». 

Conférences de presse des Français dans leur inté­gra­lité : grotesques….comme chaque année à Monte‐Carlo. La phrase la plus entendue : « Je ne pense pas qu’il y ait d’enseignements à tirer de ce match », tout ça dit le plus sérieu­se­ment du monde devant des jour­na­listes qui ne mouftent pas. Si, si, les petits loups, Apolline peut déjà vous l’annoncer : un mec qui ne passe pas le premier tour de Monte‐Carlo ne peut pas gagner Roland Garros. Pas plus Monfils qu’un autre. Attention, cette remarque ne vaut pas pour Jo‐Wilfried Tsonga, non pas qu’il soit grand favori à Paris, mais qu’on l’imagine mal balancer ce qu’ont osé sortir nos Bleus après s’être fait ridi­cu­liser de la sorte. 

Entrevue de 15 minutes, seul à seul, avec Nikolay Davydenko qui se finit par une gingan­tes­quis­sime vanne sur Nadal. On la gardera pour l’instant au frais. 

PS : Ah oui Apolline avait oublié de signaler cette phrase incroyable de Fibak (qu’il a visi­ble­ment répété à l’Equipe) : « Il faut que Federer trans­forme Roland Garros en tournoi sur herbe »