AccueilLe blog d'ApollineLa morale de la Coupe Davis comme une auberge espagnole

La morale de la Coupe Davis comme une auberge espagnole

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Toute la soirée de dimanche, votre Apolline a essayé de trouver son angle pour analyser ce qui s’était passé ce week‐end en Argentine. Elle a cherché et elle n’a pas trouvé. 

L’année de l’Espagne ? Oui, des spor­tifs espa­gnols ont gagné des trophées impor­tants cette année. Quant à dire qu’il y aurait de quoi en tirer des conclu­sions sur la poli­tique spor­tive de ce pays et sur la poli­tique tout court, non on ne voit pas. 

Une Fédération espa­gnole qui fait du super boulot ? Mouais. Au regard de l’ambiance entre les joueurs et le président, on a le droit d’en douter. Les jeunes cadets espa­gnols sont égale­ment venus l’an dernier à Poitiers pour faire un échange avec leurs homo­logues fran­çais. Mais c’était surtout pour les diri­geants ibériques l’occasion de venir copier tout ce qui se fait de mieux en France en terme de struc­tures fédé­rales et de filière diplômée. 

Emilo Sanchez, gourou magique du tennis moderne ? Peut‐être, mais il aligne le vendredi un Ferrer complè­te­ment hors du coup. Il a par contre été capable de galva­niser ses joueurs pendant tout le week‐end. Il avait d’ailleurs déjà gagné son pari en montrant dès les premières confé­rences de presse des ambi­tions intactes malgré l’absence du grand patron Nadal. Quant à dire que le bon Emilio est le nouveau Harry Hopman, laissons‐le temps faire son affaire. 

L’Argentine désunie et Nalbandian inca­pable de jouer collectif ? Difficile à dire. Nalbandian avait fait de ce rendez‐vous son évène­ment. Il a été à la hauteur en dispo­sant rapi­de­ment de Ferrer dans une ambiance assez indes­crip­tible. Difficile de l’empêcher d’être irrité par le reste d’une équipe fragi­lisée par l’émotion. On n’a pas encore le fin mot des réelles amabi­lités échan­gées entre Nalby et ses frères et de leur consé­quence sur le résultat, mais on a suffi­sam­ment d’histoire de Coupe Davis gagnées en jouant dans une ambiance de casse­roles pour éviter d’en tirer des conclu­sions définitives. 

Del Potro qui se troue parce qu’il n’aurait pas dû jouer le Masters ? Bah non, Del Potro est jeune. Les Masters étaient incon­tour­nables pour lui. Ca fait grandir de 3 mois en une semaine. Cette finale de Coupe Davis pouvait lui servir de trem­plin extra­or­di­naire pour sa carrière. Certains parle­ront donc de l’inexpérience de Juan Martin pour expli­quer son match de vendredi. Mais il n’était pas trop jeune quand en demi‐finales il appor­tait le point décisif à son pays. 

Non, on cherche et on ne trouve pas. Tout simple­ment parce qu’on cherche trop loin. Le grand évène­ment de ce week‐end, le grand gars qui l’a illu­miné, c’est Feliciano Lopez, le genre de joueurs qu’Apolline adore puisque c’est un des rares serveurs volleyeurs du circuit. Il avait signé l’an dernier à l’US Open un petit bonheur de match face à un Federer soudai­ne­ment très altier (le Suisse choisit très sélec­ti­ve­ment les matches où il s’abandonne à son enfance). C’était du tennis au cordeau. Quand il joue comme ce week‐end, la Geste de Feliciano Lopez est un enchan­te­ment pour les yeux : belle tech­nique, belle volées, belle esthé­tique de gaucher, et… beauté tout court car Apolline est tout autant capable d’adorer le petit cul de Rafael que le profil de médaillon de Feliciano. 

En l’absence d’un vain­queur de Grand Chelem ce week‐end, force était donc de rendre hommage à cette merveille de Coupe Davis capable de brouiller toutes les cartes mais surtout de vous dessiner une ligne de palmarès qui éclaire le restant de vos jours : c’était Arnaud Boetsch en 1996, ce sera Feliciano Lopez pour l’édition 2008. 

PS : Merci aussi à Justin Kan d’avoir créé Justin TV.