Attention, amies lectrices, amis lecteurs, vous allez lire le dernier article d’Apolline sur Richard Gasquet avant très longtemps. Plus envie de tartiner des paragraphes sur un mec qui se moque du tennis. Compte‐rendu très physionomiste d’une conférence de presse qui a fini de trahir le Biterrois. A Welovetennis on tient en otage une balance qui nous a tous lâché sur le numéro 1 français : son corps.
On aime beaucoup Gérard Ruffin à GrandChelem. C’est un photographe dont le travail de captation actuellement exposé à l’Hotel de ville de Paris (jusqu’au 14 juin) est passé dans le Tenniseum de Roland Garros. Il y a 6 mois, on a rencontré Ruffin pour son expo et comme il n’avait jamais foutu les pieds dans une salle de conférence de presse, on pouvait être sur que son oeil de photographe verrait des choses que les journalistes abonnés à l’exercice n’imprimaient plus depuis longtemps.
Dans l’ordre Sharapova passait son temps à se justifier (impression confirmée lors de son opération chez Tiffany), Mathieu était complètement ailleurs (impression également confirmée après le match de Guga où Polo est apparu flottant dans l’hyper espace), Nadal est un peu nerveux de ne pas maitriser complètement l’anglais, Federer veut maitriser ses réponses aussi bien que sa mèche de cheveu, Gaeël Monfils fait le paon.
Et Richard Gasquet ? Gerard Ruffin n’avait pas encore fait de planche contact. C’est maintenant chose faite après la conférence de presse suivant son abandon contre Florent Serra. Pour quelle blessure déjà ? Ah oui un kyste. Donc un kyste, le dos, les ampoules, le genou et la tête alouette. Avec Gasquet, c’est toujours le double effet kyste cool. La première blessure, physique, donne l’impression qu’il y a en une deuxième plus grave, mentale.
Après un quart d’heure à viser dans son appareil, Ruffin a vu un truc et il est venu l’expliquer à Apolline qui avait également vu un truc de son côté qu’elle n’arrêtait pas d’imiter en plein pendant l’interview de Gasquet pour faire marrer ses voisines : Richard est incapable de faire une phrase sans hausser les épaules. Incapable. Bon ne soyons pas dur, à la limite mettons ça sous le coup du tic ou du toc, du genre de celui nasal que le Français trainait au début de sa carrière. Pourtant, déjà à l’Us Open 2002, en pleine gloire chez les juniors, Appoline goutait mal ces mimiques et ce cirque‐là, l’impression que Gasquet allait abandonner après chaque point avant de servir un ace dans la foulée. Mais on pouvait encore mettre ça sur le compte de la jeunesse.
Ce qu’a vu Gérard Ruffin est bien plus triste. On ne devrait pas le répéter parce que ça va encore foutre la merde, mais Gasquet simule, il fait semblant et Apolline peut vous dire qu’il répond encore aux questions mais que tout son corps ment, et qu’en fait il n’en a plus grand chose à branler du tennis. La chose est apparue très clairement quand pour la dernière question, Laurent Trupiano, le fondateur de GrandChelem, a pris le contre‐pied de toutes les interrogations empathiques précédentes en demandant à Richard ce qu’il allait faire de sa semaine libre, est‐ce que par exemple il allait partir en vacances, sous‐entendu faire la bringue. Et tout à coup, le corps du Gasquet similateur n’est plus parvenu à se contenir. Il a dit à la tête : « J’en peux plus. Je craque ». Et Gasquet n’a pas réussi à cacher qu’effectivement il avait une bonne bande de potes avec lequel ça ne lui paraissait pas très compliqué de vérifier si son kyste était si gonflé que ça.
Gasquet se ballade, Gasquet nous ballade et comme Apolline et Pierre Barthès ont été les premiers à l’écrire ou à le lui dire directement, il ne sera pas surpris que nous soupions aussi peu à cette parodie de simulacre 6 ans plus tard. C’est la raison pour laquelle, en ce qui concerne sa chronique, Apolline n’écrira plus rien sur lui. Welovetennis aime les gens qui aiment le tennis, pas les gens qui haussent les épaules.
Publié le lundi 26 mai 2008 à 21:40