Adieu l’épique…

-

La décep­tion est grande, immense même. L’ITF, réunie en assem­blée géné­rale tout au long de la semaine à Santiago du Chili, avait promis des chan­ge­ments pour la Coupe Davis. On ne s’attendait pas à ce qu’ils soient si rapides. Avant même l’élection du président (David Haggerty), l’instance inter­na­tio­nale a donc annoncé l’introduction du tie‐break au cinquième set en simple et en double. Une mesure qui entrera en vigueur dès la saison 2016.

A GrandChelem/welovetennis.fr, on est amou­reux du jeu et de la légende. Force est de constater que cette mesure sonne la fin de l’épique, des combats de légende que l’on a tous en mémoire… Personnellement, un de mes souve­nirs les plus forts émotion­nel­le­ment reste ce fameux 15–13 d’Arnaud Clément contre Marc Rosset dans la pati­noire de Neuchâtel en 2001… Un match de fou ! Et puis comment ne pas évoquer la drama­turgie excep­tion­nelle du Kulti‐Boetsch de la finale 1996.

Ce format a permis à des joueurs de rentrer dans la légende de leur sport. Pas plus tard que cette année, Leonardo Mayer et Joao Souza ont disputé le simple le plus long de l’histoire de la compé­ti­tion : 7–6(4) 7–6(5) 5–7 5–7 15–13 et 6h42 de match ! Dans un tournoi tradi­tionnel, ces deux‐là seraient restés des anonymes. La Coupe Davis les propulse dans l’histoire. Et que dire du double tita­nesque entre Wawrinka‐Chiudinelli et Berdych‐Rosol en 2013 terminé à 24–22 après 7h01 de jeu, soit le match le plus long de cette épreuve plus que centenaire…

Cette mesure marque bien l’importance prise par la télé­vi­sion. Oui, comme le souligne certains obser­va­teurs, le tennis doit rentrer dans une case. C’est déjà le cas à l’US Open qui utilise le tie‐break au cinquième set depuis 1970. L’introduction du tie‐break va t‑elle réel­le­ment permettre de faire revenir les meilleurs joueurs en Coupe Davis ? Pas sur. Comme vous l’avez remarqué, combien de rencontres de Coupe Davis vont au‐delà de 6–6 ? Très, très peu. David Haggerty, le nouveau président de l’ITF, a fait de la Coupe Davis son prin­cipal combat. L’Américain souhaite modi­fier le format et proposer une compé­ti­tion sur plusieurs jours avec un Final Four. La compé­ti­tion en serait abso­lu­ment déna­turée et perdrait alors tout son charme… Le Saladier d’Argent a besoin de réformes, tout en proté­geant la santé des joueurs. C’est une certi­tude. Mais atten­tion à ne pas se préci­piter. L’empressement n’a rien de bon…

Sélection de vos réac­tions suite à l’annonce de l’introduction du tie‐break en Coupe Davis au cinquième set. N’hésitez à pour­suivre vos commen­taires concer­nant cette mesure…

Wémi

« Fini les matches épiques style Mayer/Souza en Coupe Davis. Nous sommes en train de perdre notre patri­moine tennis­tique, les sets de plus de 13 jeux au cinquième mettaient beau­coup de suspense. Après l’ap­pa­ri­tion du tie‐break dans les années 70 et de supprimer les finales en cinq sets en Masters 1000 et au Masters, voilà main­te­nant le tie‐break au cinquième en Coupe Davis… A ce rythme là, j’ai peur qu’on se retrouve avec des Grands Chelems en deux sets gagnants, le tennis perdrait toute sa saveur. »

MAGNUSNORMAL

« La dicta­ture des program­ma­teurs télé a encore frappé… »

Serve and volley

« Excellente nouvelle. On prend enfin un peu en consi­dé­ra­tion l’in­térêt des joueurs, et même de la compé­ti­tion, au détri­ment du plaisir à la limite du sadisme de certains spec­ta­teurs. Oui, de la compé­ti­tion aussi, car qui peut croire qu’un joueur ayant fait un match de 5 heures voire plus à cause de l’ab­sence de tie‐break peut défendre correc­te­ment ses chances au tour suivant ? »

jerry

« C’est plutôt dommage, et à la limite complè­te­ment inutile comme mesure puisque, déjà, combien de matches de Coupe Davis en propor­tion vont au‐delà de 6/6 au cinquième ? Disons…5 % ? Puis l’in­térêt des joueurs là‐dedans est très limité puis­qu’entre un 76 au 5ème et un 1210, ça fera 4h40 de jeu au lieu de 5h. Super révolution ! »

=> GrandChelem n°48 en télé­char­ge­ment gratuit
Retrouvez gratui­te­ment et en inté­gra­lité le numéro 48 « L’union fait la force » de notre maga­zine GrandChelem.. Bonne lecture !