« Ils sont entrés sur le central, son ami Charles Gerard et lui, en plein match de Nadal…
D’habitude, le public siffle et hurle contre les perturbateurs. Mais là : respect. On entendait juste un murmure, une vague, tous chuchotaient dans tout le stade : « C’est Belmondo ».
Comme il avait du mal à arriver a cette loge située derrière nous, les photographes.
Combien cela était difficile et émouvant de voir Jean Paul Belmondo arriver ainsi, lui, le Magnifique, celui qui nous a tous fait rêver .
Alors, pour combler cette attente, mon coeur a parlé.
Je lui ai envoye un baiser. J’ai alors vu une lueur de bonheur dans ses yeux, et …. ce baiser, il me l’a renvoyé. Comme ça, devant tout le public. Chaleureusement, généreusement, sincèrement.
Les gens étaient heureux, certains ont applaudi.
Le match a repris.
Apres la victoire de l’Espagnol, tout le monde est allé voir Jean Paul pour une photo.
Et puis le central s’est vidé.
Et soudain j’ai entendu, sa voix, celle que nous connaissons tous me dire d’un ton humoristique et blagueur : “Alors vous, vous êtes la seule du stade à m’envoyer un baiser, et vous ne voulez pas une photo souvenir de moi ?…”.
“Photo souvenir de moi”…Il avait donc bien conscience du temps qui passe.
Impossible de refuser une telle invitation.
A cet instant, Art Seitz, photographe américain fait un clin d’oeil à Jean Paul et m’ordonne : “Come on Baby”.
Quelques semaines plus tard, j’ai réalisé que le central était detruit, les loges que nous avions toujours connues disparaissaient.
C’était la fin d’une période.
Ce baiser envoyé est devenu un souffle d’émotion et de respect à un homme qui voyait tout, et qui comprenait les gens.
C’etait aussi pour cela que nous l’aimions »
Publié le mardi 7 septembre 2021 à 11:11