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Djokovic veut qu’on l’aime

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Vainqueur de trois sets du Français Paul‐Henri Mathieu, le Serbe continue son opéra­tion séduc­tion. Si tout semble calculé au milli­mètre, cela traduit aussi une volonté farouche d’être aimé, de trouver sa place à côté du pote des enfants Rafael Nadal, et de l’ami des cadres supé­rieurs : Roger Federer.

Un sourire par là, une tenue de tête droite comme un i, des bras qui se lèvent pour une hola, une course vers le filet pour s’empresser de prendre des nouvelles concer­nant son adver­saire qui venait de chuter sur une balle courte, Novak Djokovic à défaut d’être super naturel maitrise à merveille ce que le marke­ting sportif enseigne dans toutes les grandes écoles de commerce, à savoir, une cible et un objectif. L’objectif de Novak est de trouver une iden­tité, un contre argu­ment au coup droit limpide du Suisse et à la hargne de l’Ibérique. Alors Novak manie les deux. De la hargne, car il ne lâche rien. De la classe, parce qu’il se permet sur un revers croisé où il est à deux mètres de féli­citer son adversaire.

Pas éton­nant non plus qu’il veuille rentrer prochai­ne­ment dans le conseil des joueurs, pas éton­nant non plus qu’il place tout le temps dans ces confé­rences de presse un petit moment de détente en lâchant une blague, ou en entre­te­nant sa fameuse amitié avec Maria Sharapova. 

« Bien sûr que je regarde les filles jouer, c’est toujours très agréable de voir des belles femmes » avait‐il confié à l’issue de son second tour entrai­nant un rire collectif dans une salle de presse rempli à 99% par des mâles.

Mais derrière cette « cool atti­tude », il y a une vraie envie de tout terrasser sur son passage, il n’y a qu’à voir les encou­ra­ge­ments de son clan lors d’une rencontre pour comprendre que Novak n’est pas là pour rigoler.

Et heureu­se­ment parce que son jeu arrache diffi­ci­le­ment un sourire à ces adver­saires. Paul‐Henri Mathieu pourra le confirmer. A chaque fois que Novak a été en diffi­culté, il a sorti son arme fatale, 13 rebonds, une première balle de folie, et un coup droit ultra puissant.

Après son succès en Australie, Novak Djokovic est entré dans le sacro saint des vain­queurs de tour­nois de Grand Chelem, main­te­nant il ne lui reste plus qu’à être aimé. Et pour être aimé il faut de temps en temps être naturel, natu­rel­le­ment géné­reux, natu­rel­le­ment effi­cace, natu­rel­le­ment fragile.