Enfin du sport…

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Il était impos­sible, voir incon­ce­vable que nous puis­sions rester muets suite aux évène­ments en Afrique du Sud. En effet, votre servi­teur, sans avoir le label d’expert en ballon rond, a quand même consacré tout un été avec un ami à rédiger le livre concer­nant le Football dans la collec­tion des Idées Reçues. Pour parvenir à répondre à certaines ques­tions, il a donc fait un travail d’enquête, de regrou­pe­ment d’informations, tout en se permet­tant de tirer de temps en temps le signal d’alarme concer­nant des compor­te­ments humains qu’il jugeait limites. 

Avec la saga des Bleus en Afrique du Sud, on touche donc les limites d’un système basé sur une logique écono­mique inexis­tante, des égos surdi­men­sionnés, et un jeu disons‐le où l’injustice fait loi. C’est pour­quoi, c’est avec un plaisir immense que nous suivons toute l’année l’actualité tennis­tique et ce sans déni­grer le foot­ball qui reste un moment unique, celui où le pied remplace la main, celui où un enfant trouve le sourire presque à chaque frappe de balle.

Pour le tennis, certains diront que l’éducation qui y règne est liée au monde bour­geois dans lequel ce sport s’est épanoui, d’autres insis­te­ront sur le fait que le tennis est un sport indi­vi­duel. Nous, on préfé­rera croire que par sa struc­ture, son enca­dre­ment, sa diffi­culté, et la concur­rence chaque jour qui existe sur le circuit, le tennis possède des gardes fous qui le protège. Un point sur lequel Frank Leboeuf avait insisté dans une inter­view qu’il nous avait accordé dans le numéro 17 de Grand Chelem :  » Dans le tennis, ce sont des grands garçons, les mecs se gèrent. Et je pense que ça crée natu­rel­le­ment un système de sélec­tion. Le mec qui se connait bien et qui se défonce à l’en­traî­ne­ment avan­cera plus vite que celui qui n’as­sume pas cette orga­ni­sa­tion, ces respon­sa­bi­lités. Pour moi, le tennis est clai­re­ment un sport d’adultes. Tandis que le foot­ball est un sport de personnes qui ne prennent pas leurs responsabilités

Oui l’émotion d’une victoire en 98 n’est pas compa­rable à celle de Yannick Noah en 83 parce qu’elle unit un peuple entier autour d’une équipe, de l’idée d’une certaine forme de soli­da­rité. Mais force est de constater que comme le préci­sait Emmanuel Petit, il n’y a pas ou plus d’héritage, que les cham­pions d’aujourd’hui ont surfé sur une vague, oubliant les fonda­men­taux qui font d’eux des hommes : le respect du jeu, de son histoire, et de son maillot. A la sortie de la Coupe du Monde va se pointer un quart de finale de Coupe Davis France‐Espagne. Le tennis a donc une carte à jouer, même si on aurait préféré que nos 23 nous donnent au moins un moment de joie plutôt que sombrer dans une folie qui nous rappelle trop que l’humilité est une valeur souvent désertée dans le monde du sport de haut niveau.

Jo, Gilles, Gaël, Richard, il faut les soutenir, Allez les Bleus !