Une victoire 5 à 0 face à l’Espagne, une ambiance de feu, un groupe sain, une joie de vivre le truc assez magique, il faisait bon chanter la Marseillaise ce week‐end à Clermont et peu importe si Gaël ne connait pas tout à fait les paroles. La France du tennis a un sélectionneur compétent. C’est une vraie certitude, et surtout un vrai bonheur !
Ils sont tous là, fatigués, mais heureux. L’Equipe de France s’est présentée au grand complet ce samedi soir en conférence de presse. Les gars sont fiers de leur petit exploit. L’ambiance est très détendue, même si Guy Forget s’oblige à garder une vraie lucidité : « Ce matin, j’ai lu avec intérêt l’interview d’Arsène Wenger dans l’Equipe Magazine, j’ai dit aux gars de la lire, il expliquait la difficulté d’installer une ambiance au sein d’une sélection, et c’est vrai que ce n’est pas évident. Moi, tout mon discours a été d’expliquer qu’il fallait être ambitieux dans son jeu, de tenter, d’esssayer. C’est pour ça que ce week‐end est une vraie réussite. Maintenant il faut que les gars restent en contact. Là aussi, j’ai insisté ce sur ce point, il ne faut pas cesser de communiquer, de se parler, de débriefer technique, tactique. »
Un discours limpide qui tranche avec celui encore très récent d’un autre sélectionneur, même s’il ne fallait pas aborder le sujet : « On a tous été décus du parcours de l’Equipe de France de Football, surtout sportivement. Après nous n’avons pas ressenti une pression supplémentaire ou un devoir particulier. En face de nous, il y avait quand même l’Espagne donc tout pouvait arriver ». Pas de mission mais certainement une idée sous jacente, celle de hisser haut les couleurs du pays.
« Cette compétition est unique, et quand dans le troisième set du double on a une balle de 5 à 2, je me dis que ce n’est pas possible, que c’est trop facile, je dis pas que j’ai eu raison, mais la vérité du terrain nous a alors rattrappé, et la rencontre aurait pu basculer, on marche sur un fil, c’est un excercice de funambule surtout à ce niveau ». Prêcheur, motivé comme jamais, Guy Forget fait même sourire ses joueurs : « Guy, il est toujours à fond, il veut toujours que je joue vers l’avant, c’est drôle, mais l’essentiel reste le fait que l’on communique de mieux en mieux tous les deux, on progresse dans notre relation et je sais que c’est essentiel dans une équipe » explique Gaël Monfils, très relax tout le week‐end. Llodra, est plus chambreur : « A un moment dans le 4ème set, je sentais que Guy était plus stressé que moi, il me disait à chaque changement de côté : prend ton speedgel, mange, mange, je savais pas qu’il était nutritionniste (rires) ».
Guy rit et encaisse, il a tout connu dans cette épreuve et sait que cette euphorie est belle, qu’il faut savoir profiter de ces moments et mettre son égo dans sa poche. « On est en demi‐finale, mais le chemin est long pour soulever le trophée, et je ne cesserai de répèter qu’une équipe ce n’est pas seulement un leader, un numéro 1, les gars qui ont gagné aujourd’hui seront peut‐être pas là pour la demi‐finale, je compte sur tout le monde, d’ailleurs ils sont tous à fond, Richard n’a pas cessé de me téléphoner et Jo était fou devant son poste ».
Bref, on l’a compris, tout roule dans le royaume de la petite balle jaune. On ne parle même plus du fameux problème générationnel qui aurait existé entre Guy et les fameux 4 mousquetaires. Il est vrai que c’est souvent le résultat qui l’emporte sur les hommes. D’ailleurs, il se dit que Guy pourrait bien avoir l’idée de partir une fois le saladier d’argent revenu avenue Gordon Bennett à Roland Garros. Beaucoup se bousculeront pour prendre sa place, mais peu auront à la fois son aura, sa pertinence, son experience et surtout sa connaisance de la Coupe Davis : « Cette épreuve est magique car dans notre sport où l’individualisme est exacerbée, où certains pensent plus à leur nombril ou à leur compte en banque, elle remet tout le monde à sa vraie place »
En direct de Clermont
Publié le dimanche 11 juillet 2010 à 18:50