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Espérer ou se désespérer ?

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Rien ne va plus pour Jo‐Wilfried Tsonga ! Le Français s’en­fonce peu à peu dans un cercle vicieux : celui du manque de confiance, du manque de rythme. Du manque de victoires, tout simple­ment. Alors qu’il vient de perdre au deuxième tour d’Indian Wells face à Julien Benneteau, il semble être à court de solu­tion. Est‐ce à dire que ses grandes ambi­tions sont à remiser au placard ? 

« On est dans une phase d’ob­ser­va­tion. De toute façon, on n’a pas de baguette magique, on a des outils et la volonté de mettre en place des choses. » Thierry Ascione décri­vait sa colla­bo­ra­tion avec Jo‐Wilfried Tsonga de façon assez sibyl­line en novembre dernier, alors qu’il débu­tait cette aven­ture en duo avec Nicolas Escudé. Quatre mois plus tard, les choses semblent toujours aussi obscures. Car Jo‐Wilfried Tsonga n’est pas bien, c’est un fait. Lors même qu’il comp­tait sur le franc‐parler des deux compères pour se relancer suite à la bles­sure au tendon rotu­lien qui l’avait stoppé net, en juillet dernier, à sa sortie d’une demi‐finale à Roland Garros. Mais non, il semble peu à peu régresser après avoir plafonné et inca­pable d’en­di­guer cette tendance. Sa défaite face à Julien Benneteau ce dimanche, à Indian Wells, n’en est que la mani­fes­ta­tion la plus concrète cette année. Une défaite en deux sets sec, face à un adver­saire qui était en perte totale de confiance. Mais déjà, face à Roger Federer, face à Marin Cilic, face à Ernests Gulbis ou face à Tomas Berdych, on l’avait senti drôle­ment limité. Pas au niveau.

Depuis sa bles­sure au genou, tout s’est détraqué…

Lui‐même s’en rend compte et ne se cherche pas d’ex­cuses. « A mon niveau, faire des matches comme ça, ça fait bizarre. Avec les ambi­tions que j’ai, je dois être meilleur sur le terrain. Ces derniers temps, je ne suis pas très bon. Je m’attendais à mieux jouer mais je suis dans une phase où je ne joue pas beau­coup de matches. Je ne suis pas encore au niveau. Il faut bosser, il faut faire des matches. » Une ques­tion de rythme, selon lui. Soit. Malheureusement, le rythme ne viendra pas lui offrir sur un plateau et du jour au lende­main le salut d’un revers effi­cace, l’une de ses grandes faiblesses. Par ailleurs, jusqu’à présent, il avait pu surnager grâce à sa qualité de service. Mais lorsque, comme hier, cette qualité lui échappe, l’ex‐numéro un fran­çais semble à court de solu­tions. En découle logi­que­ment un manque de confiance qui l’embringue dans un véri­table cercle vicieux. Comment appli­quer un plan de jeu défini si Jo n’a plus confiance dans ce jeu en lui‐même ? La réponse tient dans cette inter­ro­ga­tion : il faut retrouver cette confiance égarée.

Quand le service lui fait défaut…

Un peu comme l’at­ta­quant, en foot­ball, qui ne trou­ve­rait plus le chemin des filets, Tsonga a besoin de marquer, de frapper, de rentrer dans la balle et de laisser l’ad­ver­saire à cinq mètres. Son jeu à prise de risques ne doit souf­frir d’au­cune impré­ci­sion, ni de gamberge polluante. La diffé­rence se fait alors sur un para­mètre fonda­mental : la balle est « in » ou « out ». En ce moment, elle a tendance à sortir des limites du terrain, le nombre de fautes directes des dernières sorties du Français en témoigne. C’est en ce sens qu’il peut garder un peu d’op­ti­misme et que son raison­ne­ment paraît valable : Jo a besoin de matches et de s’ins­crire dans une dyna­mique de compé­ti­tion. De jouer. Le fameux objectif de la victoire en Grand Chelem semble s’éloi­gner, certes. Le titre de Stanislas Wawrinka à Melbourne lui a peut‐être mis un petit coup au moral, certes. Sa place dans le top 10 est désor­mais clai­re­ment menacée, certes. Mais chacun sait de quoi est capable un Tsonga relâché, serein dans sa tête et à l’aise dans son corps. 

En 2012, on ne peut pas dire qu’il avait été très perfor­mant de février à mai. Pourtant, il avait été à deux doigts de sortir Novak Djokovic en quarts de finale de Roland Garros, puis s’était hissé en demi‐finale à Wimbledon. En 2014, si le sursaut est à la mesure de l’apa­thie passée… 

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