Faut‐il en rire ?

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Le site de Welovetennis.fr a toujours été présenté, on ne sait pas vrai­ment pour­quoi, comme étant fan de Roger Federer. Cela doit être lié aux nombreux fils info que notre rédac­tion consacre au cham­pion suisse. Aujourd’hui, actua­lité oblige, on a pour­tant décidé de s’in­quiéter de l’état de santé mental de Rafael Nadal, car on le sait dans le tennis, quand la tête va, tout va.

L’image est forte, mais elle est terrible. Rafael Nadal est dépité, dépité de la qualité de son match, de sa longueur de balle, de son revers, de son coup droit qui n’avance plus. Alors presque ébêté, il en sourit, un sourire de dépit, presque d’in­cré­du­lité. Chez lui, voilà le roi de la terre battue terrassé par un British en deux petits sets sans avoir existé. 

« Je dois accepter que ce n’était pas mon jour. Je dois l’oublier. Ce n’est pas le moment d’être négatif ou frustré du match. Il faut être positif. Il y a une semaine, les sensa­tions étaient pires que celles d’aujourd’hui. C’est la réalité », par ces mots, toujours les mêmes, Rafa use et abuse de la méthode Coué même s’il semble que le mal soit plus profond.

Alors comment faut‐il analyser cela ?

Manque de confiance, lassitude ?

On penche­rait pour un peu des deux, et sans avoir eu la confir­ma­tion, on peut aussi aisé­ment penser que le système alors si effi­cace mise en place avec Toni peut avoir rendu l’âme ou connaisse quelques couacs

Dans l’in­ter­view que nous a accordé Tomas Berdych pour notre numéro46 qui sort ce vendredi, celui‐ci évoque le plaisir qu’il prend chaque jour sur le court avec son nouveau staff : « Chaque fois que je m’en­traine j’ai le sourire, il faut ne pas avoir peur du chan­ge­ment, là, chaque jour je suis surpris, cela me donne de l’énergie et de l’envie, mon staff cherche toujours des nouvelles choses pour égayer mes entrai­ne­ments, les rendre plus inté­res­sants, et cela porte ses fruits sur le court par la suite en compétition.

Rafa ne peut en dire autant, et c’est peut‐être là une clé de sa méforme actuelle. Passons rapi­de­ment l’épi­sode de la raquette, et insis­tons plutôt sur la pres­sion que subit chaque jour le Majorquin. Car à l’in­verse des autres cham­pions, Rafa ne joue pas seul, il joue pour son clan, sa famille, et son fameux oncle Toni. Il n’y a qu’à voir son regard inquiet lors de sa finale à chaque fois qu’il commet­tait une erreur fatale pour comprendre que la « zeni­tude » n’est pas au programme.

Après il faut l’avouer il ne s’agit là que d’im­pres­sions et nous n’avons pas d’autres preuves que celles de ces images. Il reste une réalité, Rafa n’est plus un gamin à qu’il fallait inventer l’idée de pouvoir commander la pluie pour que celui‐ci donne tout ce qu’il a sur un court de tennis.

Et il serait terrible voir inac­cep­table que ce terrien, main­te­nant 7ème mondiale ne puisse animer la quin­zaine de Roland Garros 2015, le tennis doit beau­coup à Rafa et il nous semble trop tôt pour que celui‐ci prenne une gifle sans doute fatale sur les terres qui l’ont vu naitre comme l’un des plus grands cham­pions de l’his­toire de ce sport.