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Fly with Roger Federer

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Depuis hier, un repor­tage agite la toile et les confrères passionnés de tennis. On y sent d’ailleurs une pointe de jalousie, ce qui est plutôt logique vu la scénario. Il faut dire que la situa­tion est origi­nale et unique : un certain Simon Kuper, jour­na­liste au Financial Times, célèbre quoti­dien écono­mique pour ses analyses et ses pages saumon a eu la chance de partager un vol dans un jet avec Roger Federer qui se rendait en Espagne pour le Masters 1000 de Madrid.

Le repor­tage est plutôt original puisque l’on est plongé dans la vie du Suisse jusqu’à connaître le nombre d’ex­presso qu’il ingur­gite au petit‐déjeuner. Si l’au­teur s’amuse à nous amener sur ce terrain un peu « backs­tage », l’ob­jectif de son repor­tage à plus de 10.000 mètres d’al­ti­tude est aussi de comprendre le « phéno­mène suisse ». Il passe donc en revue sa vie de cham­pion et revient aussi en arrière, sur ses souve­nirs d’en­fance : « Chaque fois que je prenais un train, dimanche soir à six heures, j’étais aussi triste que possible, mais c’était mon choix. Vous aban­donnez un peu votre enfance, mais je recom­men­ce­rais proba­ble­ment » explique le Suisse pour parler de sa jeunesse, quand à 14 ans, il fallait partir au centre d’entraînement. 

L’auteur est aussi très malin et quand la discus­sion devient trop tennis, il replonge dans l’idée de nous présenter le cham­pion comme s’il était une personne comme les autres : « Je ne veux pas devenir trop sérieux, car cela me rappelle aussi, peut‐être que je suis plus qu’un joueur de tennis. » Mieux il se permet même de ques­tionner le « GOAT » sur le ballon rond où visi­ble­ment le Suisse s’y connait un peu : « Ce que j’aime le plus chez Messi, c’est sans doute quand il reçoit le ballon et est capable de tourner le corps vers le but, puis il a une vision complète. Ensuite, il passe, dribble ou tire. Il y a toujours trois options pour lui. C’est l’un des rares à en avoir..

Le vol se pour­suit, et on imagine la scène, au fur et à mesure de la lecture, tout devient plus limpide. Le pour­quoi notam­ment de cette longé­vité liée bien sur à une hygiène de vie mais aussi à une volonté farouche :  » J’ai toujours pensé que ce serait si amusant de jouer de géné­ra­tion en géné­ra­tion. Parce que nos géné­ra­tions ne sont pas 10 ans, 15 ans. Tous les cinq ans, vous avez quel­qu’un d’autre. Ma géné­ra­tion, puis Rafael, Novak et Andy [Murray]. Maintenant, vous avez la prochaine géné­ra­tion. Je voulais faire l’ex­pé­rience de cela et aussi – cela semble stupide main­te­nant – peut‐être donner aux plus jeunes l’oc­ca­sion de jouer un vieil homme comme moi. « .

Le repor­tage que vous pouvez lire en inté­gra­lité et on vous le conseille (voir ci dessous) se finit par la fameuse chute jour­na­lis­tique : « Sur le tarmac, l’homme NetJets prend notre photo. Federer jette un bras autour de moi et je pose ma main sur son dos. Chaque dos que j’ai touché me donnait l’im­pres­sion d’être une masse indé­finie. Sur le dos de Federer, vous ressentez tous les os et tous les muscles. C’est comme si vous lisiez un manuel d’anatomie en braille. Ensuite, je vais au terminal régu­lier pour mon vol d’économie. ».