Il est arrivé dans le top 10 comme un ovni. Il s’est payé le luxe de dominer Federer, Djokovic, Nadal, la même saison. Il a fustigé ceux qui ne cessent de le critiquer. Pire, il continue à clamer haut et fort ses intentions. Ce garçon n’a peur de rien, ça change !
GrandChelem/WLT s’affaire en ce moment à un petit chef d’œuvre que vous aurez l’occasion de découvrir lorsque l’ocre de la terre battue aura rempli nos écrans. En même temps GC/WLT prépare aussi l’Open d’Australie avec une vraie envie puisque sa plate forme Internet tourne à plein régime. Ce matin GC/WLT a donc jubilé à la lecture de l’interview de Gilles Simon. Parce que dans cette interview, il y a tout.
Tout d’abord l’idée forte de perdre un match pour progresser et ce même si on est au début de saison. Il y a aussi le courage de le crier haut et fort au milieu (NDLR : imaginez la réaction de Richard Gasquet ce matin !) dans le plus respecté des quotidiens de sport (NDLR : il parait qu‘il en existe aujourd‘hui trois !). Cela m’a tout de suite fait penser à la remarque de Thierry Tulasne au Grand Prix de Tennis de Lyon : « Il dérange parce qu’ils sont jaloux de ses bons mots ».
Oui, Gilles Simon est à part. Ses confidences sont toujours un régal dans un cirque médiatique policé qui reste heureusement toujours moins langue de bois que le royaumme du ballon rond (NDLR : pour combien de temps ?). Il reste qu’ils sont rares ceux qui prennent le micro pour dire « ça fait trois mois que j’attends ce putain de tournoi » puis plus loin « A l’avenir, je voudrais que gagner un match comme une « crapule », en limant quartre heures , ne soit que mon ultime recours »
Mais comme tout le monde n’a peut‐être pas eu le temps de dépenser 0,85 centimes d’euros, voila le meilleur, le vrai best of de cet entretien :
Avez‐vous été vexé d’entendre certains joueurs dire que si Simon est dans le top 10, alors pourquoi pas Pierre, Paul, Jacques ou eux‐mêmes ?
Ca me fait marrer. Ce n’est pas demain la veille que ces mecs‐là y seront. C’est rigolo, c’est les mêmes mecs qui passent jamais le deuxième tour des tournois. Tant qu’ils y sont, ils n’ont qu’à dire : les treize titres en Grand Chelem de Federer, c’est du flan. Je fais ça quand je veux. C’est les mêmes qui nous racontent depuis des années que Nadal va exploser. Et Nadal est numéro un mondial.
Nous, on vous le dit, ou plutôt, moi je vous le dis, je serai devant mon poste, nuit et jour pendant cet Open d’Australie. J’y serai pour encourager Gilles Simon parce qu’un joueur qui se met toute de suite une telle pression, qui envoie balader son monde en s’appuyant sur sa verve, c’est du grand art. Et le tennis est un art, ça tombe bien !
Publié le jeudi 15 janvier 2009 à 22:01