Déjà victorieux en tant que capitaine en 2001, Guy Forget est le digne successeur de son pote Yannick Noah. Ses choix, son charisme, sa sincérité et son intelligence ont permis à un groupe de se former.
« C’était chouette de les voir tous les sept ensemble sur le terrain. C’était chouette de voir toutes les familles, leurs entraîneurs qui, pour certains, avaient fait le déplacement, chouette de voir cette salle archicomble. En plus, c’était une salle qui, vous vous en doutez, me rappelle beaucoup de bons souvenirs et j’ai retrouvé ces émotions‐là. Et puis ce sont des garçons que j’aime beaucoup parce qu’ils ont beaucoup de qualités. C’est toujours émouvant. J’ai parlé un peu avec mes tripes et j’ai dû me retenir pour ne pas verser quelques larmes. Le public m’a aussi ramené dix‐neuf ans en arrière. J’étais donc vraiment très ému. Heureusement qu’il y a le sport pour nous donner encore de belles émotions comme ça. » Comme à son habitude, Forget, résume parfaitement un week‐end historique pour son équipe et pour sa vie de capitaine. Chez Guy, chaque mot pèse lourd. Les valeurs du sport, il y croit plus que tout. Son passé, son expérience, sa posture, plaident en sa faveur.
Il est presque devenu intouchable même s’il s’en défend. « Aujourd’hui, on va dire que j’ai fait les bons choix, mais croyez moi je suis certain que Richard aurait pu lui aussi battre Monaco, donc c’est d’abord l’esprit de cette équipe qu’il faut mettre en avant » expliquait le capitaine lors de la conférence de presse de ce samedi. Guy connait en effet la force des mots. Il la connait d’autant plus que par le passé, il a commis quelques erreurs dans sa faculté à gérer quelques joueurs charismatiques de cette équipe. Logique, selon Gaël Monfils : « Guy a appris à me connaître, j’ai une vraie sensibilité, je sais que quelques fois c’est difficile de me comprendre. Au début sans le savoir, il pouvait me faire mal par une réflexion. Et moi de mon côté je ne comprenais pas toujours ses choix, ses directives. Aujourd’hui, c’est du passé, on se comprend. Et cela fait la différence. Je crois d’ailleurs que cet apprentissage était presque un passage obligé ». Un beau résumé de celui qui a pris une dimension supplémentaire avec le maillot bleu.
Cette petite révélation de la « Monf », monstrueux face à Nalbandian, devant l’ensemble des médias ressemble à une déclaration d’amour entre un père et son fils. Guy, lui reste stoïque, humble, droit. Puis, il reprend la parole pour éviter un certain angélisme. « Oui tout ça c’est bon, c’est même formidable mais le plus dur nous attend, et cette finale elle vaut la peine d’être jouée si on met tout en place pour la gagner, si l’on continue à être audacieux, courageux, entreprenant. Enfin, selon moi, il ne faut pas la rater car pour certains il y en aura peut‐être plus d’autres ». Llodra ne réagit pas, il est complètement cramé, la « Clé », lui, sourit, il a toujours la tête dans les étoiles du palais des sports de Gerland.
Il est rare, voire unique, de pouvoir compter sur sept joueurs aussi motivés pour disputer une finale. Du coup, même si là encore il va falloir faire des choix, Guy a conscience de ce luxe. « Je ne vais pas me plaindre. Je sais qu’ils vont tous se battre pour avoir la chance de participer à cette finale et que cette concurrence est saine. C’est une vraie émulation ». Émulation, concurrence, solidarité, prise de recul, émotions, voila en quelques mots la résumé d’un week‐end plutôt fou où Guy fut un vrai chef d’orchestre même si Richard Gasquet replace très vite le jeu au centre des débats. « Oui, il y a un esprit d’équipe, mais il y a aussi un niveau de tennis qui est pratiqué qui est tout simplement de très haut niveau, et ça il ne faut pas l’oublier, moi je me régale Pour une fois c’est Richie qui a le dernier mot. Début décembre, ce sera peut‐être encore le cas ! Un peu comme il y a quelques années avec le génial génie Henri Leconte ! Comme Guy nous a habitué cette année à prendre quelques risques, cette option existe comme quelques autres il est vrai.
En direct de Gerland
Publié le dimanche 19 septembre 2010 à 18:47