Inutile de dire que le bilan tricolore est inquiétant. Les chiffres parlent d’eux mêmes. D’ailleurs, on avait ici dans une chronique intitulée « J’ai peur » tiré la sonnette d’alarme.
Un tricolore seulement en deuxième semaine, c’est maigre, voire désespérant. Et pourtant, il fallait bien s’y attendre tant le niveau général avait été plutôt moyen sur la saison sur terre, tant le tirage au sort n’avait pas été clément pour les « Frenchies ». Chez les femmes, comme chez les hommes, il faut donc bien évoquer un trou, le trou qui sépare une certaine élite et une relève qui n’existe pas. Ce n’est ni Ruffin, Mina, ou chez les dames, Mladenovic qui vont prochainement secouer le cocotier, il faut donc leur laisser du temps…
Cela se traduit donc par un vrai fossé entre nos « cadors » (Ndlr : les fameux 4 mousquetaires) et les autres qui arrivent derrière sachant que les aînés sont un peu au bout du rouleau. En effet, PHM réalise une saison catastrophique et le cadet Chardy est en panne. Cela devrait se traduire rapidement par une descente dans le classement mondial, ce qui implique forcément un retour beaucoup plus difficile au sein de de l’élite. Alors que l’on pensait que Benneteau avait passé un cap avec la Coupe Davis, sa défaite face à l’Argentin Mayer après un succès probant face à Gulbis confirme malgré tout ses limites. Quand à notre chouchou Stéphane Robert force est de constater que lui aussi cale un peu.
La France, première nation fin 2009 va donc revoir ses ambitions, et le quart de finale en Coupe Davis devient presque un rendez vous à redouter. Car pour l’instant la « Maison France » est tenue par un seul homme, Jo Wilfried Tsonga. Et ce rôle, le numéro un français l’assume tellement qu’il pourrait un jour faire une petite overdose même s’il s’en défend : « Etre le dernier français, c’est bien, cela n’implique pas de pression supplémentaire, au contraire ».
Logique donc que l’on voit ce vrai et seul champion un peu partout. Sur notre brique de jus d’orange, sur nos écrans de jeu vidéos, notre tablette de chocolat. Il est en effet le seul semble‐t‐il à assumer son rôle, et ses ambitions. Son match face à De Bakker l’a encore une fois confirmé. Plus la pression monte, plus il s’arrache.
On dirait presque un Espagnol, les glissades et le lift en moins. Espérons que face à Youzhny, il puisse encore se surpasser, histoire que la deuxième semaine qui commence réellement lundi puisse avoir encore un parfum tricolore car cela est bon pour le tournoi et pour l’ambiance. « Moi, si en demi c’est Federer‐Tsonga, je serai pour Federer » m’a déclaré un romancier amoureux de tennis, rajoutant : « Je crois que Federer est le seul champion étranger qui puisse être plus aimé qu’un français à Paris » Si c’est le cas, on est presque sauvé jusqu’a dimanche et plus encore.…
Publié le samedi 29 mai 2010 à 22:12