Il y a d’la joie !

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Stéphane Robert. C’est le joueur du jour. Ce nom ne vous disait peut‐être rien avant aujourd’hui – ‘faut dire que « Stéphane Robert », c’est un peu comme « Michel Martin », ça ne respire pas l’ori­gi­na­lité ! -, mais, à GrandChelem/Welovetennis, on peut se targuer de lui avoir prêté atten­tion avant tout le monde. Vous allez me dire que le rappeler, c’est vani­teuse gloriole… Bon, d’ac­cord. Mais, pour nous, c’est aussi partager la joie de certains joueurs de l’ombre, loin du circuit bling‐bling, qui progressent et avancent de manière intel­li­gente avec, souvent, comme maîtres mots, le plaisir et la passion du jeu. Plaisir et passion qui leur permettent de supporter les vicis­si­tudes d’une vie quoti­dienne faite de galères et de satis­fac­tions plutôt rares. On n’est pas dans le monde de Cosette, mais la réalité pour les centaines de joueurs et joueuses classés hors du top 100 est à des univers de celle qu’on peut prêter aux chan­ceux – talen­tueux – du plus haut niveau. Dans notre GrandChelem numéro 21, on abor­dait d’ailleurs la ques­tion du circuit secon­daire et de ses diffi­cultés. Difficultés qu’on a pu toucher de près, puisque nous avons égale­ment été co‐organisateurs d’un 10 000 à Lyon. Une vraie leçon d’hu­mi­lité, face à des joueuses clas­sées entre la 500 et la 1000ème place mondiale, non dénuées de talent, qui se battent pour vivre de leur passion. Tout ça pour dire que la victoire de Steph’ nous a vrai­ment fait plaisir, à la Rédac’. Ce gars sympa­thique, on l’avait décou­vert fin 2009 via son coach d’alors, Ronan Lafaix – on vous invite à lire le grand portait qu’on avait fait de lui dans notre numéro 15. Ce duo nous avait étonné : des méthodes d’entraînement assez uniques, un travail mental singu­lier, une dégaine déto­nantes et un style sans conces­sions. A 29 ans, Robert reve­nait d’une longue période d’inactivité suite à une hépa­tite A. Cette année‐là, il avait fait une vraie razzia sur les titres en Futures et Challengers, ce qui lui avait permis de se rappro­cher du top 100 en un temps record. On a vécu, à leurs côtés, la surprise sud‐africaine, avec cette finale à Johannesburg et la victoire sur Ferrer, les joies et frus­tra­tions en Grand Chelem… Mais les problèmes surgissent souvent avec la média­ti­sa­tion. Il faut aussi faire des choix de tour­nois : gagner des matches ou gagner de l’argent ? Après l’US Open 2010 et une défaite au premier tour contre Roddick, Ronan et Stéphane stoppent leur colla­bo­ra­tion. Néanmoins, comme Robert le recon­naît lui‐même, sa victoire sur Berdych, aujourd’hui, est aussi une conti­nuité de cette colla­bo­ra­tion, de ce travail très spéci­fique mené aux côtés de son coach de toujours. Et Ronan est certai­ne­ment heureux de voir son ancien poulain retrouver enfin la forme en cette année 2011. Au prochain tour, c’est Fognini. On a envie d’y croire, parce que l’histoire est belle et qu’elle doit donner beau­coup d’espoirs à travailleurs bite‐et‐couteaux du circuit secon­daire. En tous cas, c’est notre petite – grande – joie du jour !