En décembre 2009, nous vantions dans les colonnes du numéro 15 de GrandChelem la formidable santé du tennis français. Six mois plus tard, on serre les fesses avant que ne débute le tournoi. D’autant que le tirage au sort a été plus que sévère pour nos Frenchies.
Parmi les 19 Tricolores en course, exceptés nos deux leaders Tsonga et Monfils, force est de constater que cela va être chaud, voire très chaud. Au final, c’est notre « coqueluche » Stéphane Robert qui s’en sort le mieux au jeu du tirage au sort. Il rencontre, demain, un qualifié germanique répondant au doux nom de Kamke : « Ce nom me dit quelque chose. Je l’ai vu performer sur les Challengers » m’a expliqué un journaliste chevronné, lecteur assidu de Welovetennis. On a donc essayé d’aborder le sujet avec son coach, Ronan Lafaix, proche de la galaxie Welovetennis. Mais notre demande n’a pas été jugée recevable. Un Breton, il faut le savoir, s’exprime rarement avant les matches, et si peu après (rires). Le cas Robert réglé, il nous reste Gulbis face à Benneteau (aïe !), Soderling‐Recouderc (ouille), Mathieu‐Granollers (là, on connait la chanson), Anderson‐Roger Vasselin, De Bakker‐Patience …
Autant dire que je l’avoue sans honte : j’ai peur ! J’ai peur de ne pas pouvoir me fixer sur la fameuse surprise tricolore, et peur de l’état de forme de Gaël depuis l’interview accordée à l’Equipe : « Une fois de plus, j’arrive à Roland avec une préparation loin d’être idéale. Et ce n’est pas parce que ça avait marché les deux dernières fois que ça va rigoler ce coup‐ci. Si ça se trouve, je vais prendre une « olive » dès le premier tour ». Rien de bien rassurant… Je force alors le destin en me disant qu’un qualifié est toujours la possible surprise. Benoit Paire, par exemple. « C’est un joueur qui a du talent, vraiment, s’il sait se canaliser. C’est fort ! Mais il n’est pas tout jeune » me confie un expert dans le creux de l’oreille. Passer l’obstacle Mahut qui a encore eu une Wild Card ou Ouanna qui risque de plonger après Roland, pointe Serra qui devrait jouer Verdasco au second tour, Clément dont les adieux s’éternisent un peu. Enfin Chardy qui fait une saison blanche affrontera Hewitt toujours sur le circuit. Le Palois pourrait aussi dégringoler après Stuttgart. Rien de bien folichon vous en conviendrez. Enfin l’effroi ultime c’est le duel Mina (653e)-Nadal. Une terrible angoisse, celle de la fessée déculottée. La même qui avait terrassé Thierry Champion face à Sergi Bruguera. Je vous fais grâce des détails, les spécialistes comprendront. Ce serait terrible et injuste. Surtout pour le jeune français, qui dans l’interview qu’il nous a accordée, nous a avoué adorer un joueur sur le circuit : Rafael Nadal ! Le destin est parfois cruel !
De votre envoyé spécial à Roland Garros
Publié le samedi 22 mai 2010 à 22:26