AccueilLe blog de la rédac'J'ai vu l'inquiétude dans le regard de PHM

J’ai vu l’in­quié­tude dans le regard de PHM

-

On peut évidem­ment se contenter du combat livré par Paul Henri Mathieu ce samedi face à Federer. On peut se féli­citer de sa comba­ti­vité et aussi d’une certaine opiniâ­treté. Hélas, force est de constater que PHM a raté tous les grands rendez‐vous que lui offrait son sport. 
J’avais été surpris à Monte‐Carlo par la dureté des propos de son coach Loïc Courteau. « Paul Henri a des certidudes…il ne fait pas toujours le travail ». Un an aupa­ra­vant, alors que PHM était dans le TOP 20, nous avions décidé de consa­crer une double page dans notre numéro de Grand Chelem esti­mant qu’il était un vrai outsider de l’édi­tion 2008 de Roland Garros. Si PHM avait été serviable lors de notre entre­tien, il ne m’avait jamais regardé dans les yeux. Et pour­tant, j’avais tout essayé. Allusions à son Alsace natale, à son papa dentiste que nous avions inter­viewé, à son poten­tiel qui le plaçait en haut de l’af­fiche, rien ne fonc­tion­nait. PHM ne me regar­dait toujours pas. J’ai eu la même impres­sion vendredi dernier, lors d’un face à face orga­nisé par la marque aux trois bandes, PHM est là mais il est ailleurs. Il répond méca­ni­que­ment et évite le ques­tion­ne­ment. « Il gagne­rait à s’ou­vrir vers d’autres méthodes » m’avait confié encore Loïc Courteau, comme résigné par les certi­tudes de son poulain. Ces certi­tudes, c’est peut‐être celles qui consistent à penser que son jeu est suffi­sam­ment puis­sant pour encore progresser. Il reste que PHM n’a jamais été épargné par les circons­tances. Victime de certaines bagarres internes dans la grande famille du tennis, bonne pâte, bien élevé, PHM a toujours encaissé sans bron­cher. Cette gentillesse, il risque de la payer jusqu’à la fin de sa carrière, une carrière honnête mais très indigne de son envie et de son talent. Un jour peut‐être, PHM déci­dera de régler ses comptes, et ce jour là il risque bien d’écrire sur un mur : G…m’a tué, il ne sera pas loin de la vérité. « Le cham­pion c’est celui qui a envie d’aller plus haut et ce même s’il y a des obstacles. » avait encore expliqué Loïc Courteau le mois dernier, et de ce côté là PHM n’a pas été épargné !