L’inévitable « J’aime/J’aime pas » de la Rédaction, pour faire le point, en toute franchise, sur ce qu’il s’est passé du côté de Roland Garros. Un article du Blog de la Rédac.
J’aime
Il y a une semaine exactement, j’assistais à l’entraînement de Richard Gasquet sur un court Suzanne Lenglen encore désert. A l’époque, le Français multipliait les bois, les fautes et les frappes décentrées, le tout en donnant l’impression de serrer franchement le frein à main sur ses déplacements. A en voir les gestes d’humeur du joueur, on comprenait que la perspective de jouer, dans cet état, devant des tribunes bomdées était une réelle source d’inquiétude. Bref, si l’on voyait Gasquet participer à ce tournoi, l’idée de le voir passer un, ou deux tours, était tout de suite beaucoup plus improbable.
Et pourtant ! Une semaine après, voilà Richard Gasquet qualifié pour le 3e tour de Roland Garros, avec 6 sets gagnés sur 6 disputés. « C’est inespéré, presqu’un miracle pour moi » expliquait‐il hier, le visage rayonnant. Un miracle ? Peut‐être pas. Mais une surprise, c’est certain. Et quelle belle surprise ! Car pour ses retrouvailles avec le court Philippe Chatrier hier, une enceinte où il avait, paralysé par le stress, vécu un enfer face à un certain Vliegen en 2007, le numéro 1 français a vraiment assuré… et régalé. Pratiquant un tennis léché, fait de frappes bombées et maîtrisées, Gasquet a contenu la puissance – et les cris – du bondissant Berlocq, avec une remarquable aisance. Combattant son appréhension, le Français a même claqué des premières à plus de 190 km/h (alors qu’il ne dépassait pas les 160 il y a une semaine). En un mot, évacuant toute forme de stress, le Français a laissé son bras circuler et son talent parler.
Vous l’avez compris : j’ai aimé voir Richard Gasquet enfin à l’aise sur ce Central, jouant avec le public, savourant les encouragements, et pratiquant un tennis pur et fluide dans un état de relâchement parfaitement inhabituel pour lui. Et s’il jurait hier qu’arriver convalescent à Roland Garros était en tout point négatif, on se dit que finalement, ça a peut‐être du bon. Car sans pression, et parfaitement relâché, Richard Gasquet reste capable de produire un tennis aussi brillant que dévastateur. Alors, après Berlocq, écoeurera‐t‐il aussi Verdasco demain ? « Il va lui coller trois sets » m’assure, serein, le fin pronostiqueur RCV. « Ce n’est pas ce que je t’avais dit pour Berlocq ? » Certes oui !
J’aime pas…
… Le cafouillage façon Monfils. Après un premier tour fort convaincant face à Victor Hanescu, on espérait voir la Monf monter en puissance contre Jan‐Lennard Struff. Raté ! Brouillon, dissipé, presque ailleurs, le Français a frôlé la correctionnelle dans la première manche, sauvant même plusieurs balles de set. Et si la fin de match était bien meilleure, Monfils ne parvenait pas à effacer la mauvaise impression laissée en début de partie. Une copie très moyenne donc, qu’il tentait d’expliquer en conférence de presse. « Je me suis vite crispé à cause de mon service qui était catastrophique au début. Derrière, j’avais du mal à taper la balle comme je le voulais. (…)Je suis juste satisfait de la vraiment toute fin du deuxième set, et au troisième où j’ai réussi à mieux construire mes points. Mais c’est vrai qu’au premier set, j’ai vraiment eu beaucoup de chance. Je vois des balles de set, ou des deuxièmes balles, je ne sais même pas comment je les ai mises à l’intérieur. Il a raté des retours, des coups droits… C’était vraiment de la réussite ce premier set. »
Au prochain tour, face à Fabio Fognini, le Français ne pourra pas se permettre de rater ainsi son entame de partie. Mais dans les grands rendez‐vous, encore plus à Roland, la Monf a toujours répondu présent. « Je serai bien là, prêt à lui imposer à combat » a‑t‐il assuré hier. On espère « aimer » ça !
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Publié le jeudi 29 mai 2014 à 23:30