Depuis son exploit en Australie, Jo‐Wilfried Tsonga jouit d’une renomée assez extraordinaire. Très entouré, très bien « marketé », le Français a aussi confirmé son talent sur le terrain, notamment l’an dernier à Bercy en accrochant un Masters 1000. Ce week‐end, il a encore assumé à lui tout seul l’avenir d’une équipe de France qui a trouvé un leader mais qui reste encore en chantier. La cote de popularité de Jo devrait encore augmenter, ce n’est que justice tant le Manceau s’implique dans cette compétition.
Guy Forget est en fin de contrat, mais il devrait rempiler. Gaël Monfils a eu un baptême douloureux mais il devrait rempiler. Gilles Simon n’a pas encore gagné un match dans cette compétition mythique mais il devrait rempiler. Llodra, le doyen, reste notre meilleur joueur de double et notre meilleur gaucher, il devrait rempiler. Jo Wilfried Tsonga est invaincu, il a toujours été le dos au mur mais il a toujours assuré, il devrait lui aussi rempiler. Enfin, Richard Gasquet, vainqueur dans la Baie de Somme d’un tournoi plus synonyme d’exhibition, est pour l’instant à quai, ça tombe bien, il n’y que quatre places de libre.
Quand Guy Forget explique que la France n’a pas réalisé une mauvaise campagne puisque la République Tchèque est en finale, il n’a pas tort. En revanche, cette équipe tricolore manque d’épaisseur. Cette épaisseur, c’est celle d’une équipe qui si elle doit compter sur un héros, le nôtre c’est Tsonga, doit aussi pouvoir s’appuyer sur un banc.
Un banc capable d’encourager, capable de supporter, mais un banc capable également de gagner un point, voir deux. Or depuis l’arrivée des fameux quatre nouveaux mousquetaires, nous, on préfère les 4 fantastiques, le seul qui a assumé pleinement son rôle et son ambition se nomme donc Jo Wilfried Tsonga, le tout avec beaucoup de courage, de hargne, d’envie.
Son match de dimanche en est le symbole. Pas très à l’aise sur une terre battue assez lente, il a toujours fait front, n’a jamais baissé les bras alors qu’en face son adversaire jouait chaleur. « En Coupe Davis, le classement ne veut rien dire » expliquait à l’issue de cette victoire en barrages Guy Forget.
Et le capitaine a une nouvelle fois raison, qu’il profite donc de cette vérité pour expliquer avec force et conviction aux trois autres fantastiques (Simon, Monfils, Gasquet) comment prendre conscience des réels enjeux de cette compétition et comment réussir enfin à se « déchirer » comme Jo sait si bien le faire !
Ils pourront alors eux aussi crier haut et fort comme l’a fait le numéro français ce dimanche que « la Coupe Davis est une épreuve qui me donne vraiment une très grosse envie d’aller de l’avant. C’est un moteur pour ma carrière en simple. C’est quelque chose qui te redonne la foi en ce sport, tout simplement. C’est une ambiance incomparable ».
Publié le dimanche 20 septembre 2009 à 23:58