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L’art de la ques­tion qui tue !

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Les jour­nées à Roland Garros peuvent être inter­mi­nables, surtout quand le soleil a décidé de bouder la porte d’Auteuil. Rien de tel donc pour prendre le temps de préparer la ques­tion qui tue pour les confé­rences de presse qui s’en­chainent. Un art diffi­cile mais qui convient parfai­te­ment à Welovetennis.

Quelle soit poli­tique comme avec M. Borloo ce matin, spor­tive dans l’après midi avec Llodra ou enfin psycho­lo­gique avec Gasquet, notre mission était donc de lâcher la ques­tion qui tue. Un rôle à la John Paul Lepers, un rôle amusant mais risqué dans le monde très policé du circuit mondial du tennis. Au final, on a vécu trois moments clés. Autant vous dire que l’on a mouillé la chemise. Il est 11H20 au coin du Suzanne Lenglen, le président de la Fédération Française et le ministre de l’en­vi­ron­ne­ment mettent une balle usagée dans un container trans­pa­rent installé le temps du tournoi pour une commu­ni­ca­tion média­tique. Gilles Simon et Mathilde Johansson sont aussi conviés à la fête, les photo­graphes sont aux anges. Nous, un peu moins. Vient le moment de la confé­rence de presse très offi­cielle, on signe la charte, on féli­cite Peugeot pour avoir équipé la flotte du tournoi de voitures peu polluantes. Borloo mange ses lunettes, Bimes aiguise ses canines, bref, une confé­rence de presse poli­tique clas­sique sans relief. 
– Une ques­tion ? demande alors l’at­taché de presse…
Long silence puis votre servi­teur lève le bras alors que cette assem­blée était déjà prête pour les petits fours.
Président, recy­cler les balles c’est bien, mais la chose la plus polluante ce ne sont pas les balles mais les tubes, non ?
Bîmes rentre ses canines, devient blanc, répond à côté, embarrassé.
Mes collègues me féli­citent pour mon imper­ti­nence : « Bravo, tu l’as bien énervé !». 
Il est midi WLT‐ FFT 1–0

Quelques heures plus tard, confé­rence de presse de Llodra et là encore la ques­tion qui tue :
Michael, avec le forfait de Richard Gasquet ressens‐tu une pres­sion supplé­men­taire, est‐ce tu sens que l’on attend en fait beau­coup de toi ici à Roland Garros comme tu es français ?
Réponse : Non pas du tout, à Roland Garros il est évident que l’on attend rien des Français mais beau­coup plus des chypriotes ou des monté­né­grins. WLT‐Llodra 1–1

Fin de journée, Richard arrive dans la « main room » bondée, accom­pagné du docteur Montalvan qui nous explique la théorie du kyste. On reste dubi­tatif. Les ques­tions pleuvent sur la suite de la saison, sa malchance, etc. Richard répond méca­ni­que­ment, tout en jouant la comédie de la bles­sure inat­tendue. Et on lance :
- Richard, tu as main­te­nant du temps avec ce forfait, il semble que le tennis et toi ce n’est pas le grand amour en ce moment, tu as des projets, partir en vacances, prendre du bon temps ?
Et là, surprise, sourires de Richard, les premiers : « Oui, j’ai plein de choses que je peux faire en dehors du tennis, j’ai des amis, mais si vous croyez que je vais vous le dire, vous vous trompez ».

Bonnes vacances Richard !