J‑14. Et oui, Roland Garros c’est bien dans deux petites semaines. Quatorze jours pour peaufiner les derniers réglages, glaner un peu de confiance pour certains, voire retrouver des sensations tout court pour d’autres. Vous l’avez compris, à l’heure d’aborder la dernière ligne droite avant Roland, les joueurs français se trouvent dans des situations bien différentes. Et malheureusement, pas toujours très rassurantes. Revue d’effectif.
Gaël Monfils, le flou
C’est une fâcheuse habitude qu’a pris Gaël Monfils ces deux dernières saisons à l’approche de Roland Garros. Handicapé par des pépins physiques, le Parisien arrive Porte d’Auteuil à court de matches et souvent d’entraînement. Jusqu’alors la réussite a été au rendez‐vous (demie en 2008, quart en 2009). Et cette année alors ? La Monf ne le cache pas, tous les voyants sont loin d’être au vert : « Franchement, je ne suis pas super en forme », reconnaissait‐il dans L’Equipe jeudi. « J’ai vachement maigri. En gros, depuis la semaine de préparation à la Coupe Davis, à Toulon, je ne me suis pas entraîné. Je ne pouvais plus faire de muscu du haut ou tenir une raquette. Résultat : j’ai perdu pas mal en masse musculaire […] J’ai du mal à soulever des trucs, je ne peux pas faire trop de pompes… Bref j’ai perdu dans tous les domaines. » Forfait à Monte Carlo, Rome et plus récemment Estoril, le Tricolore ne sait pas encore s’il foulera la terre battue madrilène la semaine prochaine. Auquel cas, il n’aurait plus que le tournoi de Nice, la semaine précédent Roland, pour disputer quelques matches. « De toute façon, je n’arrive jamais en forme à Roland » constate Monfils. Son entraîneur, Roger Rasheed, n’a en tout cas pas l’intention d’abdiquer. Son poulain devra se farcir un programme d’entraînement probablement costaud les deux prochaines semaines. En espérant qu’il ne soit pas trop tard…
Tsonga y croit

Jo‐Wilfried Tsonga va bien. Pas de pépins physiques à signaler, affûté, frais mentalement, le Manceau est en forme. Et pourtant, les résultats, certes corrects, ne sont pas exceptionnels. Même s’il a battu par deux fois Nicolas Almagro, un spécialiste de la surface, Jo n’a pas encore réellement convaincu de sa capacité à jouer les tous premiers rôles Porte d’Auteuil. Pourtant, lui y croit et met tout en oeuvre pour y arriver. Les tournois préparatifs restent des tournois préparatifs. L’objectif, le seul, l’unique, c’est bien de tout déchirer à Roland. « Je veux montrer à tous ceux qui ne croient pas en moi sur terre battue qu’ils se trompent. Ça me gonfle qu’on dise ça. Il me manque encore des heures de vol sur cette surface, c’est vrai. Mais j’adore jouer sur terre. » Jo nous le confiait dans une interview parue dans GrandChelem 17, entre un titre Porte d’Auteuil et un titre à Flushing Meadows, il n’y a pas photo. « Cela n’a rien à voir, même si l’US Open peut être un véritable objectif. Roland Garros, c’est le truc qui me fait « surkiffer » ! » En attendant, le Manceau travaille, s’entraîne, enchaîne les heures sur le court. Depuis plusieurs semaines, son équipe le prépare afin qu’il soit fin prêt le Jour J. Si tel est le cas et avec une motivation pareille, le numéro 1 tricolore ne sera pas facile à battre Porte d’Auteuil. Tout du moins espérons‐le…
La question Richard Gasquet

Comment aborder le cas Richard Gasquet ? Il y a un an jour pour jour, les ennuis commençaient pour un joueur aujourd’hui retombé au‐delà de la 80ème place mondiale. Suspendu début mai et interdit de compétition jusqu’à la mi‐juillet, le Français ne peut que gagner des points jusqu’à l’US Open, ce qui devrait lui permettre de remonter même sensiblement, assez rapidement au classement mondial. En attendant, le garçon y met du sien pour réussir à Roland, un tournoi qu’il n’a plus disputé depuis 2007 et qui lui tient pourtant réellement à coeur. Quand Gasquet déclare forfait l’an passé à Miami, c’est, déclare‐t‐il, parce qu’il ne veut pas rater Roland Garros pour la deuxième fois d’affilée. On connaît la suite des évènements… Cette année, Richard a engagé un entraîneur argentin, et s’est exilé en Amérique du Sud dès février pour aller fouler le plus tôt possible la terre battue, cette surface qu’il apprécie réellement. Disposant de plus de temps pour effectuer ses amples préparations, notamment en revers, Gasquet se plait sur terre. Et rêve de réussir à Roland. Cela devra d’abord passer par un tirage au sort relativement clément. Depuis qu’il n’est plus tête de série en Grand Chelem, l’ex‐numéro 7 mondial a pris Nadal et Youzhny au premier tour à New York et Melbourne. Nul doute qu’il leur préférerait probablement Olivier Rochus, son souffre‐douleur du moment. En attendant, Gasquet enchaîne les tournois sur terre. Quart‐de‐finaliste à Casablanca et à Belgrade, le Français dispute cette semaine le Challenger de Bordeaux dont il est tête de série numéro 5. Il achèvera sa préparation à Nice la semaine suivante. Si le tennis semble revenir pour Richard, ce joueur qui maîtrise le jeu sur terre, la confiance tarde plus à réapparaitre. Face à Isner vendredi, Gasquet a pour la énième fois cette saison perdu un match qu’il avait en main et où il a gagné plus de points que son adversaire. D’où la question, comment aborder le cas Gasquet ?
Et les autres ?
Restent d’abord Julien Benneteau, Paul‐Henri Mathieu et Jérémy Chardy. Tous 3 dans le Top 50, ils n’ont pour l’heure gagné que peu de matches sur terre. En espérant que les 15 jours restant leur permettront de se rassurer avant Roland. Suivent Stéphane Robert, Michael Llodra, Florent Serra, Marc Gicquel ou encore Arnaud Clément qui pourraient, pourquoi pas, claquer une surprise dans les premiers tours du tournoi parisien. Enfin, n’oublions pas Gilles Simon. Au repos forcé pour soigner sa blessure au genou, le Français ne devrait probablement pas fouler les courts en terre de la Porte d’Auteuil cette année. A moins que la récupération se soit accélérée…
Restent 14 jours messieurs ! Allez !
Publié le samedi 8 mai 2010 à 21:43