Alors qu’il disputera demain la finale de l’Open d’Australie face à Novak Djokovic, Andy Murray a montré de grands progrès dans le jeu et une approche différente de son tennis. Bien évidemment Amélie Mauresmo, sa coach depuis, n’y est pas étrangère. Pourtant, l’association entre l’Écossais et l’ex‐numéro un mondiale ne faisait pas l’unanimité au départ.
Ici, à la Rédaction, la stupeur était de mise lorsque nous avons appris début juin qu’Amélie Mauresmo serait la coach d’Andy Murray. La surprise a donc dominé tout au long de la journée, tout simplement car il s’agissait d’une grande première dans le monde du tennis. Une femme allait coacher un top‐player, brisant ainsi un tabou malheureusement bien ancré dans le circuit masculin. L’annonce de cette association nous a donc réjouit contrairement à certains, plus en retrait comme Toni Nadal : « Le fait qu’Andy Murray choisisse Amélie Mauresmo nous a tous surpris, parce que Murray est un joueur de très haut niveau. Ce sera plus dur désormais d’entrer dans le vestiaire (rires) ». Des propos prononcés certes au second degré, mais qui retranscrivent bien l’atmosphère entourant ce tout nouveau duo.
Une association provoquant la stupeur
Les débuts de Mauresmo sont en demi‐teinte, Andy Murray connaissant la défaite très tôt au Queen’s – huitièmes de finale – puis échouant dans la défense de son titre à Wimbledon, chutant en quarts contre Grigor Dimitrov. « Moi, je ne ressens pas la pression. Je m’en fous, je ne lis rien, je ne regarde rien. Je suis dans mon truc, ça se passe très bien comme ça. » déclare alors la pionnière du genre, dans sa bulle et loin d’être atteinte par le scepticisme ambiant. L’avenir lui donnera alors raison. Avec le retour du dur, son écossais de poulain retrouve ses fondamentaux, allant jusqu’à décrocher pas moins de trois titres en un mois à Shenzhen, Vienne et Valence. Il décroche alors au mérite sa place au Masters, avant de se faire étriller 6–0 6–1 par Roger Federer lors de la dernière journée de la phase de poules. Triste conclusion à une fin de saison pourtant prometteuse.
Des débuts en demi‐teinte, puis tout se débloque
La doublette franco‐écossaise débarque donc en 2015 avec de grandes ambitions. Pour Andy Murray, qui débute sa saison directement à Melbourne, les choses débutent très bien. Trois premiers matches et autant de victoires sèches contre des adversaires largement à sa portée. Puis, la suite se corse, en tout cas sur le papier ! Sous les ordres d’Amélie Mauresmo, Murray trouve de nouveaux réglages et, surtout, met à jour son style de jeu. Dimitrov puis Kyrgios en quarts en font d’ailleurs les frais, victimes du style de jeu bien plus offensif du British. Cependant, le point d’orgue de cette quinzaine australienne est, pour l’instant, la demi‐finale remportée face à Tomas Berdych. En difficulté avec son mollet gauche dans le premier set, Murray parvient à surmonter la douleur et à se libérer, multipliant les prises de risque. Une tactique payante, lui permettant de balayer le Tchèque. Le voilà donc en finale de l’Open d’Australie pour la cinquième fois de sa carrière, au coeur d’une compétition qu’il n’a jamais remporté.
Une quinzaine australienne ultra‐maîtrisée… en attendant mieux ?
À moins de 24 heures d’affronter Novak Djokovic en finale du premier Grand Chelem de la saison, la confiance est de mise dans l’entourage du potentiel numéro trois mondial : « Je pense qu’on est sur le bonne voie avec Andy, on est tous les deux en accord sur la direction qui a été prise. Les efforts sont en train de payer. ». Des résultats qui récompensent donc les changements opérés par Andy Murray, ainsi que la remise en question engendrée par l’arrivée d’Amélie Mauresmo. Malheureusement, la Française continue de ne pas faire l’unanimité, mais cette dernière ne se laisse pas abattre : « Je sais où je veux aller, je sais ce que je veux faire. Je ne pense pas que réagir à tous les commentaires soit une bonne idée. Je continue de travailler. » Espérons alors que le match de demain apporte un final permettant à Amélie Mauresmo d’enfin se faire accepter en tant que coach par le monde du tennis.
NB : Je tiens à répondre aux premières réactions qu’a engendré cet article. Tout d’abord, il n’est écrit nulle part que Mauresmo a, je cite, « transformé » Andy Murray. J’ai simplement souligné que ce dernier optait un style de jeu plus offensif, à des années‐lumières de ses perpétuels essuie‐glaces en fond de court, ce qui est indéniable. De plus, la conclusion de l’article, ou sa chute, met en avant la difficulté qu’a connu – et connait toujours – Mauresmo. Suite aux nombreuses déclarations que leur association a suscité et aux réactions de la Tricolore à ce sujet, comment est‐il possible d’affirmer qu’elle soit « parfaitement acceptée dans le monde du tennis » ? Mon argumentaire s’appuie sur des faits, des commentaires et des propos tenus en conférence de presse ou dans les médias, en marge des tournois, ce qui ne fait en rien de quelque chose de « ridicule » la chute de ce papier.
Publié le samedi 31 janvier 2015 à 19:11