Né sous l’ère de Georges Frêche avec une réelle ambition, l’Open Sud de France qui vit sa dernière année sous le contrat cadre signé avec la Région il y a 5 ans n’a jamais trouvé une réelle place ou identité au sein de la saison sportive. Analyse
Le projet était grand, une salle ultra moderne pouvant accueillir 16000 places, une date cohérente dans le calendrier ATP, et un soutien très fort de la ville et de la région, conforté par les ambitions toujours un peu plus folles du « parrain » Georges Frêche. Quand l’accord est signé avec la société Canal Plus Events, émanation du rachat en partie des activités de Gilles Morreton, tous les voyants sont au vert d’un côté comme de l’autre.
Canal Plus aime le tennis, et Montpellier, ville toujours en plein croissance respire l’art de vivre. Mais il y a des destins qui vous suivent pour l’éternité. A quelques jours du début de la grande première de l’Open Sud, Georges Frêche décède, les drapeaux sont en berne, le village VIP également. La première édition démarre dans un climat pesant, et au final c’est Gaël Monfils qui redonne le sourire en dominant Ivan Ljubicic. Mais déjà en coulisses, certaines critiques sont énoncées. La salle est restée désespérément vide, et la mayonnaise n’a pas vraiment pris. Raison de plus pour entrer dans un remaniement. La décision est d’oublier la date historique, celle qui avait fait le succès du GPTL à Lyon en octobre pour se glisser après l’Open d’Australie mais aussi prendre six mois de « rab » pour arriver à commercialiser le produit plutôt mal né.
Oublier la date historique, celle qui avait fait le succès du GPTL à Lyon
D’annonces en annonces en terme de guest star, la nouvelle édition n’est pas vraiment plus efficace que la première, heureusement la présence de Tomas Berdych, ajoute une note de haut‐niveau, alors que le tableau est essentiellement tricolore. Dès lors, le tournoi commence à vivre uniquement le samedi, auparavant les caméras nous offrent des plans serrés un peu comme dans certains meetings électoraux.
Be In pointe le bout de son nez
En coulisses, BeIn commence déjà à pointer son nez, et Canal Plus qui avait fait de sa structure Canal Plus Events une priorité, a déjà oublié ses ambitions dans le marché jadis juteux de l’évènementiel. Bref, la bateau tangue, et le tableau ne prend toujours pas de volume. Les loges se garnissent un peu. Sur le court, en finale, on a le droit à une victoire de la star locale Richard Gasquet face à l’étoile montante Benoit Paire.
Le 15 Janvier 2013, Canal Plus Event est cédé aux dirigeants, la coquille est presque vide, puisque les X Games sont déjà morts. Alors qu’auparavant Canal Plus Events, devenu TV Sports Events pouvait compter sur la force financière de la chaine payante et son soutien logistique, la voila orpheline, presque sans ressorts. Dès lors, l’Open Sud perd donc des atouts non négligeables d’autant qu’aucune star étrangère digne de ce nom n’a posé ses valises du côté de l’Arena.
Et pourtant la recette est connue, pour avoir des TOP10, il faut entretenir de très bonnes relations avec eux, leur garantir un service de qualité, de l’ambiance et un très très gros chèque. Plus au sud, c’est le cas de le dire, Jean‐François Caujolle et son Open13 sait ce que cela veut dire lui qui pour chaque édition nous réserve l’un des plus beaux plateaux mondial pour un ATP250.
Pour avoir des stars, la recette est connue : un très gros chèque
Cette édition 2015 de l’Open Sud est donc un peu spéciale, et nous ne la bouderons pas, comme cela a été le cas d’ailleurs chaque année, car il s’agit quand même de notre sport préféré, et d’un tournoi du circuit ATP. Mais ce qui nous gêne, vous l’avez compris, c’est qu’elle manque encore de reliefs et de nouveautés. On a envie de dire que la seule vraie information en 2015 c’est celle du diffuseur officiel. Ce n’est plus Sport Plus mais MCS, un bon coup pour la chaine qui monte, mais aussi la fin d’une histoire pour la chaine du groupe Canal Plus dont les droits tennis se résume à quatre dates : Open 13, Monte‐Carlo, Moselle Open, Paris‐Bercy. Une situation qui devrait s’éclaircir d’ici la fin de l’année…Un peu comme l’avenir de l’Open Sud…
Publié le mardi 3 février 2015 à 11:16