Tous les deux jours durant cet Open d’Australie, retrouvez la chronique de Simon Alves « Slice/Décalé », traitant de façon totalement libre et farfelue d’un événement de son choix. Faits de jeu improbable, résultats « oufissimes » ou déclarations abracadabrantes… On peut rire, mais on ne se moque pas !
Haha. Hahaha. Haha. Oui, oui, je vous vois venir sur vos grands chevaux. Oui, je vais parler de Pauline Parmentier. Oui, ce sera forcément en bien – cernez l’ironie – comme il nous est toujours arrivé de le faire afin de louer les exploits de l’une des joueuses les plus atypiques que le tennis nous ait donné. Ca y est ! Je suis cynique ! Je suis cruel ! Rah et pourtant je m’étais juré d’essayer de rester gentil… Mais c’est plus fort que moi.
Voyez‐vous, je vous entends déjà d’ici. « Oh mais c’est trop facile ! Vous n’allez quand même pas tirer sur l’ambulance Simon ? ». D’ordinaire, je vous aurais approuvé. Seulement, quand l’ambulance vous tamponne en permanence le pare‐choc arrière à chaque tournoi du Grand Chelem, il convient de dégainer le fusil adéquat pour l’empêcher de sévir une fois de plus et l’éloigner de vous (on est jamais trop prudents). Pauline, ma Pauline… Je veux dire… on est d’accord, ce n’est pas de ta faute. Non, ce n’est pas toi qui t’auto‐accorde – ou inflige – à chaque Open d’Australie et chaque US Open ce passe‐droit vers une mort tennistique assurée. Ce n’est pas toi qui nous appelle chaque matin pour nous dire de préparer deux types de billets résultats bien spécifiques intitulés : « Parmentier laminée » ou « Parmentier sur abandon ». Non.
Tu n’es qu’une victime d’un système sadique que nous n’arrivons pas à cerner. On en viendrait même à se demander si les autres joueuses engagées dans le tableau de ces deux Grand Chelems pré‐cités n’en seraient venues à se cotiser pour payer notre Fédération (que nous saluons et nous aimons) et t’envoyer sur le champ de bataille, comme une première ligne hors des tranchées de 14–18. Ah les sadiques ! Je les vois déjà, les Serena, les Maria, les Vika ou même les… – c’est comment le nom de celle qui t’a étrillé aujourd’hui ? Karolina Pliskova ? Bon bah même ce type de joueuses aux noms imprononçables en fait – se présenter sur le court, commencer à taper la balle contre toi et demander après quelques échanges à pouvoir avoir une sparring partner de meilleure qualité. « Ah ? C’était déjà le premier tour de Grand Chelem ? Vous êtes sûrs ? » Se gausseraient ainsi les vilaines. Je veux dire, Pauline, ma Pauline. On en est quand même arrivés à un point où trouver une photo de toi brandissant le poing de la victoire dans notre base de données personnelle est devenu presque aussi compliqué que de compter sur les doigts d’une main le nombre de blessures de Brian Baker en carrière ! Quand même !
Alors Pauline. Je sais qu’aujourd’hui, te demander une auto‐censure dans le contexte de privation de nos libertés fondamentales, ce serait un peu fort de café. Mais à un moment, il faut savoir dire stop. Laisser la place aux jeunes, refuser l’humiliation, te refaire la cerise et une confiance de ton côté pour qu’on puisse voir une petite Amandine Hesse ou autre tenter elle aussi sa chance. Et promis, si elle se foire aussi, on fait une pétition pour que tu reviennes ! Enfin moi je la ferais. Oui je sais j’ai pas parlé de la signer… Roh c’est bon hein tu es tatillonne !
Maintenant que ma cruauté s’est déversée, que ma bile nauséabonde s’est répandue – ne me flagellez pas, je suis de nature mauvaise ! Aïe ! Bon je l’ai mérité… – Je vous le demande solennellement : Leave Pauline Alone ! Et à mercredi…
Publié le lundi 13 janvier 2014 à 21:43