Alors qu’il avait perdu ses 5 derniers matches face à Roger Federer, Jo‐Wilfried Tsonga vient d’infliger une petite correction au Suisse en quarts de finale de Roland Garros. Comment le Français a‑t‐il pu inverser ainsi la tendance aussi brutalement ? Analyse.
1. Le retour
Alors qu’il peinait traditionnellement en retour face au Suisse, Jo‐Wilfried Tsonga s’est montré impeccable dans ce secteur du jeu aujourd’hui. Relançant énormément de premières balles, le Français a presque toujours obligé son adversaire à jouer le coup de plus, certainement celui de trop. Par ailleurs, la longueur de balle trouvée au retour par Tsonga lui a souvent permis de lancer l’échange dans de bonnes conditions. Au final, les statistiques ne trompent pas : le Tricolore a gagné 47% des points sur les jeux de service adverses ; c’est tout simplement excellent face à un serveur de la trempe de Federer.
2. Le revers
« Je travaille dessus depuis toujours et je sens que je progresse de plus en plus » disait Tsonga avant‐hier. « Je fais peu de fautes avec, et s’il est vrai que je ne brille pas avec ce coup, je suis assez solide de ce côté‐là. » Son match d’aujourd’hui en est la parfaite illustration. Le numéro 1 français est beaucoup plus fluide et sûr côté revers. Quelles que soient les balles proposées par Federer – liftées, chippées, à plat – Tsonga s’est senti à l’aise, trouvant à chaque fois une belle longueur. Même en retour, les progrès étaient flagrants. Quand le coup présumé faible de son adversaire ne l’est plus tant que cela, forcément les choses se compliquent. N’est‐ce pas, Monsieur Federer ?
3. La justesse tactique
Cela s’était vu sur le court, Tsonga l’a confirmé en conférence de presse. Pour battre Federer aujourd’hui, le Français s’est inspiré de la tactique utilisée par Rafael Nadal face au Suisse. « L’idée était de le repousser loin derrière et de lui faire jouer un maximum de revers » a ainsi expliqué Tsonga face à la presse. Imprimant un maximum de lift dans ces coups, le numéro 8 mondial s’est efforcé de bloquer Federer côté revers de manière à s’engouffrer en coup droit dans le côté ouvert sur la moindre balle courte. Le Suisse s’est rapidement senti étouffé, a forcé, et logiquement fauté. C’est aussi simple que cela, ou presque !
De votre envoyée spéciale à Roland Garros
Publié le mardi 4 juin 2013 à 21:00