Deux défaites, deux matches bizarres, deux tactiques discutables. Je ne vais pas dire que c’est l’effet Roger Rasheed car certaines mauvaises langues vont très vite m’accuser de faire un delit de faciès, mais force est de constater que Jo n’y est vraiment pas dans ce Masters 2012. Explications.
Il y a une semaine, j’étais à Bercy pour une tournée des popotes, et bien sûr, pour suivre de près l’actualité tennistique. Ayant la chance de partager un moment avec une personne proche du dossier Roger Rasheed, nouvel entraineur de Jo, j’ai eu l’audace de remettre très vite en cause les qualités techniques de l’Australien en expliquant à mon interlocuteur que je pensais vraiment que c’était un mauvais choix. Sa réponse m’a laissé sans voix : « Ah bon pourquoi ? Il y a tout de suite eu un bon feeling entre eux ».
Cela fait un peu léger pour justifier un choix d’autant que Jo avait expliqué auparavant aux médias que cette décision avait été prise pour viser très haut, à savoir un titre en Grand Chelem.
Est‐ce que l’on fait progresser un joueur avec du feeling ?
La question mérite d’être posée, d’autant que vu de l’extérieur, il nous semble que dans le domaine de l’attitude, Jo est plutôt le premier de la classe.
Là où cela devient vite inquiétant, c’est quand l’on apprend que si Tsonga n’avait pas usé de sa vraie première balle face à Djokovic, s’était pour se protéger de son retour bloqué et donc, afin de pouvoir jouer un deuxième coup. Automatiquement, on rit un peu, jaune pour le dire franchement, et on applaudit des deux mains quand Guy Forget commence la retransmission du match face à Berdych avec ses quelques mots : « J’espère que ce soir Jo va envoyer des premières balles au delà des 200 km/h, car il a un des services les plus performants et perforants du circuit »..
A‑t‐il été entendu ?
On va dire oui, notamment dans la deuxième manche où l’on a retrouvé notre Jo National. Vif, rapide, puncheur, terminant ses points au filet, jouant les points en deux, trois voir quatre coups. Tout l’inverse du spectacle presque risible offert dans le premier set où campé derrière sa ligne, il semblait attendre la faute de son adversaire en jouant fort et puissant dans un style très proche de la « Monf ».
Avoir des pectoraux c’est forcément utile, mais pas obligatoirement sur toutes les séquences d’un match. Là, vous vous dites obligatoirement que je vise une personne en particulier, et bien vous êtes vraiment mauvaise langue car de la bouche de Frédric Viard, toujours bien informé, j’apprenais qu’en fait le nouveau coach de Jo était venu à Bercy comme à Londres uniquement pour faire un audit de son nouveau poulain.
Me voila rassuré, ou presque.
Pour conclure, point besoin d’audit en fait, et j’en viens presque déjà à regretter les moments où Jo ne faisait confiance qu’à lui‐même. Cela lui a quand même permis de sortir Federer à Wimbledon en 2011, et d’atteindre la finale du Masters l’an dernier, tout en se maintenant au sommet de la hiérarchie.
Alors oui, je partage son idée de changer cette routine par une structure dite professionnelle, mais je persiste à penser que ce choix n’est pas le bon. Après, comme dirait un ami coach, presque résigné, des très bons entraineurs sur le circuit, il n’y en a pas tant que ça…
Attention, ce texte est écrit dans la rubrique : « Le Blog de la rédaction ». Il s’agit d’un texte anglé, qui n’a pas pour but de vous mettre d’accord, c’est une opinion librement exprimée dans cette espace créé à cet effet. Merci de votre compréhension.
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Publié le jeudi 8 novembre 2012 à 00:07