Dans une vie il y a ce que l’on appelle des points d’inflexion, un moment de pur bonheur où tout semble léger, où la fracture devient un bonheur, où la douleur est salvatrice, où l’énergie appelle l’énergie. Et dans tout ça, il y a toujours au final une histoire de raquettes. Debrief très personnel, d’un 29 juillet 2009 plutôt mouvementé. Même pendant les vacances, Grand Chelem/Welovetennis essaye de continuer de se cultiver.
Tout commence à 9H30 chez l’un des plus grands groupes de communication mondial. Nous sommes là pour faire un résumé succint de notre « Tennis Factory » avec un Powerpoint qui ferait rougir le maitre de l’exercice, Rafi Haladjian. Reste qu’au bout d’une petit demi‐heure, nos interlocuteurs sortent les crécelles et partent le cerveau plein d’idées : oui le tennis est un sport formidable, oui les passionnés de tennis existent, oui continuons le combat, celui d’un graphisme innovant, de sujets « roots », d’interviews longues remplies de questions directes et franches. « Vous savez, ma carrière dans le business ce n’est finalement qu’une histoire de raquettes » résume rapidement celui qui a organisé ce rendez‐vous et qui fut dans son temps l’un des meilleurs joueurs du monde. Bien sûr il nous livre quelques vérités sur le jeu, à sa manière, toujours aussi sincère. On ne prend pas de notes, le dictaphone est en panne, ça tombe bien c’est du off.
Bref, on prend un gros pétard d’énergie, il est 11H30, il est temps de débriefer, manger une tartine de tarama, de boire un verre d’Ice Tea, de laisser le scooter se faufiler assez facilement dans les artères d’un Paris en sommeil, comme d’habitude fin juillet. On arrive donc au Tennis Club de Paris, l’endroit où il faut parait‐il de temps en temps taper la balle. Situé à côté de TF1, le TCP est devenu au fil des années le « refuge » bruyant des communicants en tout genre, mais aussi celui de certains affairistes du tennis hexagonal en mal de reconnaissance. Ce n’est pas le cas de notre interlocuteur, le fondateur de la OUATT Kids Cup. Bien dans ses baskets, il nous présente sa nouvelle stratégie, elle est ambitieuse, cela nous va bien, on est partenaire de l’évènement.
Puis nous croisons Jo‐Wilfried Tsonga, souriant avec son agent. On prend le temps d’aller regarder quelques échanges de son entrainement après la pause café. Jo est bien, il est tonique. En face Roger‐Vasselin est un digne sparring. Wino n’est pas au bord du court, on joue sur Greenset, tranquille, à l’ombre des tours du quartier des medias de Boulogne. Malheureusement, pas le temps de rester plus longtemps, on doit à nouveau se rendre au coeur de la capitale pour le moment clé de ce mercredi : la rencontre avec Jean‐Paul Goude.
L’objet de notre venue n’est pas tennistique. Mais comme ce génial génie aime la petite balle jaune, on s’est empressé de lui envoyer une collection de GrandChelems, et à notre grande surprise… il a adoré… 1H, 1H30, 2H d’une discussion à batons rompus et puis un éclair tennis : « Rafael Nadal m’a toujours impressionné, quel animal ! je l’ai proposé pour la publicité que j’ai faite pour Guerlain avec les animaux au bord de l’eau, on me l’a refusé, trop sauvage, j’ai été très déçu, j’ai pas compris, ce mec est pourtant incroyable, personne n’a encore su évaluer ce qu’il dégageait, et surtout pas le monde de la pub ». Je suis aux anges… On serre la main de l’artiste, Goude salue les chaussures d’Apolline, on prend l’ascenseur.
On s’envole pour le Brésil, le Japon, la douceur, et la poésie des mots. On est chez Pierre Barouh, l’inimitable Pierre Barouh. Un cadeau, un cd, un deuxième cadeau, un dvd, et le souvenir d’une phrase lâchée il y a une semaine sur Roger Federer, juste avant que Pierre nous régale d’un tour de chant dans le jardin du Palais Idéal du Facteur Cheval : « J’ai toujours apprécié les personnes qui parviennent à réaliser des prouesses sans que l’on puisse ressentir la moindre douleur, le moindre effort. Roger c’est cela en permanence, c’est l’élégance dans la performance ».
On fait un coucou à la grande dame Eiffel direction une société de production de jeux vidéos de renom pour faire un « Etat de l’Art » du jeu vidéo de tennis. Tout y passe depuis Pong, le premier jeu vidéo : Top Spin, Virtua Tennis, la WII, etc etc etc. Je me débrouille mal. Sur l’écran géant, Federer fait des revers à deux mains. C’est vraiment le monde à l’envers, celui de la simulation. En tout cas McEnroe peut‐être droitier, et Boris Becker joue avec une raquette orange alors que Grosjean fait des revers gagnants, le comble ! Mais cette initiation grandeur nature nous donne des idées, le cerveau chauffe, la manette aussi. Seul détail, point de Nadal sur l’écran : « Un problème de droit » évoque notre ami développeur. Il est déjà 21h, notre pique‐nique de midi n’a pas suffi. On fonce vers la Poule au Pot, un restaurant de nuit près des Halles, le patron a un polo Artengo, encore une histoire de raquettes, enfin presque !
Publié le vendredi 31 juillet 2009 à 00:03