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Voir Gisela et mourir…

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Le tennis féminin n’est plus le sanc­tuaire de la fémi­nité, sauf quand Gisela déboule sur un court. Là, on retient son souffle et on fait un petit bon en arrière. Le temps où Chris Evert régnait sur le Central, ou la frappe était douce, le place­ment minu­tieux, et la cuisse fine. Ce temps est aujourd’hui révolu car la puis­sance a pris le dessus, la balle est plus vive, la caresse est prohibée. Face à Azarenka, Gisela a confirmé qu’elle était un peu seule, seule avec sa plas­tique, seule avec son jeu, seule avec ses jambes. « Quand j’ai voulu lui mettre un programme de muscu­la­tion en place pour qu’elle prenne de la masse, elle m’a tout de suite dit non en expli­quant que cela allait trans­former son corps et qu’elle ne voulait pas faire ce sacri­fice » nous a expliqué il y a long­temps une personne qui avait été proche d’elle. Si ce n’est une révé­la­tion, c’est la confir­ma­tion que Gisela n’est pas prête à tout et que l’on peut encore faire carrière sans passer par la case haltères et vélo d’ap­par­te­ment. Face à une Azarenka absente, elle a défendu, couru, tout en tenant le point quand il le fallait. Et cela a été suffi­sant pour sortir la protégée de notre coach de cœur : Sam Sumyk passa­ble­ment irrité par la perfor­mance de sa joueuse. En confé­rence de presse, Gisela est restée tran­quille, belle, rayon­nante, les cheveux déta­chés. Un vrai petit bonheur, une frai­cheur venue de la Cordillères des Andes, bref une présence, une occu­pa­tion de l’es­pace, tran­quille, facile. 

Coté trico­lore on a aussi notre Gisela, elle se nomme Mathilde. Hélas, elle est tombée au premier tour. Elle aussi joue dans un registre quelque peu désuet, même si la frappe est plus lourde. Vu de la fosse du court 1, le ballet de son jeu de jambes fut un vrai délice, bien plus que sa voix trem­blante en salle de presse. Reste sa robe, la même que Gisela, quelle classe : « C’est vrai qu’elle l’a porte bien » me souffle ma voisine, elle n’a pas tort.

De votre envoyé spécial à Roland Garros