On veut bien tout accepter, tout lire, tout croire, tout entendre mais il y a une certaine limite à la bêtise humaine. Une limite que les organisateurs de Wimbledon viennent de franchir avec le sourire de celui qui croit sauver l’humanité, avec cette suffisance de l’insulaire, et l’idée inacceptable que tout citoyen russe est un mauvais homme, un apôtre de Poutine et consort.
Si par le passé, le tournoi a pu se féliciter d’avoir conservé un état d’esprit, une certaine idée du fair‐play d’un tennis en blanc, Wimbledon est aujourd’hui hors‐la‐loi et sa position est indéfendable.
On peut juste espérer que cet élan de solidarité bleu et jaune n’incite pas d’autres épreuves à imiter le fameux All England Club.
Déjà, par le passé, il se permettait de choisir ses têtes de séries, le voilà maintenant en acteur fumeux de la géopolitique mondiale.
On imagine forcément le désarroi de Daniil Medvedev et ses amis devenus indésirables. Après les « dangereux » non‐vaccinés, le temps est venu de chasser les Russes comme s’ils étaient atteints d’une maladie contagieuse.
On a eu le droit à l’absurdité d’une expulsion politico‐sanitaire du numéro 1 mondial au pays des kangourous car, non vax, il pouvait créer une forme de désordre, on a maintenant le droit à un discours policé et ridicule d’un tournoi d’un autre âge, qui, en voulant se singulariser, mériterait de devenir la risée de la planète tennis, mais aussi le symbole d’une pensée unique que l’histoire balayera au moment de faire les comptes.
Publié le mercredi 20 avril 2022 à 17:45