Aujourd’hui s’ouvre le Masters 1000 de Montréal, et avec lui, les premières grandes hostilités de l’US Open Series. Absents depuis Wimbledon, ou fraîchement revenu sur les courts, les cadors sur circuit vont, pour la première fois depuis quelques semaines, sortir les crocs.
L’heure est aux retrouvailles au sommet du tennis mondial. Si quelques seconds couteaux ou challengers ont essayé d’animer l’été, la saison redémarre réellement avec le premier Masters 1000 de l’été à Montréal.
Incertain jusqu’à vendredi dernier, Roger Federer sera finalement présent au Masters 1000 de Montréal. Un soulagement pour son directeur, Eugène Lapierre. Mais le Suisse ne s’est jamais imposé au Québec, lui deux fois victorieux de la Rogers Cup, mais à chaque fois du côté de Toronto, en 2004 et 2006. Le champion baroque, alliant la grâce et la puissance, couplant une grande sensibilité à un instinct de tueur, mariant ego surdimensionné et bonheur de la paternité, va essayer de faire mentir les statistiques. Il reste d’ailleurs bredouille en Masters 1000 en Amérique du nord depuis sa victoire à Cincinnati en 2007.
Un des grands feuilletons de l’été aura été celui du meilleur ennemi du numéro 1 mondial, le Rafa Magzine. L’Espagnol, incertain puis présent, à 100% mais pas tout à fait prêt, laisse planer le doute sur son réel état de forme, alimentant une sorte de brouillard autour de son physique. Le Marjorquin a dû se poser 75 questions existentielles. Faut‐il venir à Montréal ? Faut‐il jouer le double ? Faut‐il s’économiser ou vite retrouver le rythme ? Jouer c’est mieux que de ne pas jouer, no ? Tenant du titre, et vainqueur en 2005 au Québec, le numéro 2 mondial ne se présente jamais pour faire de la figuration. Mais l’adversité est bien plus grande sur les courts en dur.
Derrière le duo infernal, Andy Murray a été l’élève sérieux de l’été. Aux États‐Unis depuis deux semaines, après une pige pour les Intervilles en Grande Bretagne. L’Ecossais s’est acclimaté sous la chaleur de Miami en soûlant de coups Alex Corretja. Impressionnant à l’entraînement, demi‐finaliste à Toronto en 2008, vainqueur à Cincinnati, le numéro 3 mondial arrive avec un gros capital points à défendre, mais surtout une confiance qu’il n’a jamais eue. Finaliste à Indian Wells et vainqueur à Miami en début d’année, il est le grand homme des Masters 1000 outre‐Atlantique.
Plus gros danger pour Federer et Nadal en fin 2007, début 2008, Novak Djokovic a marqué un peu le pas cette année, dépassé par Murray. Sur son site Internet, le Serbe a fait son autocritique, sans repentance, un joli exercice de style, rare par les temps qui courent. Un peu en retrait, mais vainqueur sur les courts de la Rogers Cup en 2007, il pourrait faire mal lors de cet été américain.
Derrière le Big Four, Andy Roddick, finaliste et Juan Martin Del Potro, vainqueur à Washington, auront cet avantage d’avoir quelques matchs dans les jambes. A eux deux, ils ont battu Nadal, Murray et Djokovic, en Masters Series et en Grand Chelem. Seul Roger Federer leur résiste encore, même s’ils l’ont poussé dans ses retranchements, l’un à Roland Garros, l’autre à Wimbledon. Ceux sont les deux grands empêcheurs de tourner en rond pour les quatre meilleurs joueurs du monde, avec Nikolay Davydenko. Le Russe, vainqueur en juillet de deux tournois consécutifs sur terre battue, à Hambourg et à Umag, a retrouvé le rythme et sa cadence infernale. Numéro 8 mondial, il se place également comme un homme à surveiller cet été.
Côté français, gare à la chute pour Gilles Simon. Demi‐finaliste à Toronto l’année dernière, après avoir sorti Federer, le numéro 9 mondial a marqué le pas depuis février, autant au point de vue du jeu que de la confiance. Jo‐Wilfried Tsonga, qui veut se rapprocher du top 5, et Gaël Monfils vont essayer de faire quelques performances de choix dans ces tournois avant l’US Open. Autre feuilleton de l’été, Richard Gasquet est absent à Montréal, et probablement à Cincinnati, puisque l’ancien numéro 7 mondial projette de revenir pour New Haven, une semaine avant l’US Open. Pas sorti d’affaire dans son contrôle positif à la cocaïne, le Biterrois pourrait vivre quelques prochaines semaines difficiles.
Après cinq semaines d’absence, le tennis de très haut niveau fait son retour sur les courts. Avec beaucoup d’incertitudes qui rendent ce Masters 1000 de Montréal assez passionnant. Sans oublier que le véritable objectif de ces messieurs demeure l’US Open.
Publié le lundi 10 août 2009 à 10:17