Quelque soit la suite de leur carrière, on peut déjà dire qu’il y a un truc qui accroche et qui accrochera toujours chez Murray et Simon, c’est leur QI. En ce qui concerne Simon, un QI qu’en comparaison du reste du tennis français, on peut placer vers les 150, voire 250 – c’est une exagération en proportion des autres. Dans un véritable jeu du chat à la souris, version moderne du tennis joué « à la main », et où Gilles semblait d’abord avoir trouvé son maître en la personne d’Andy, le Français a une fois de plus mis trois jeux pour rentrer toutes les données dans son ordinateur, et revenir de 3–0 pour s’offrir deux balles de débreak à 4–4. Mal récompensé de ses efforts et d’une longueur de balle qui mettait pourtant Murray dans les cordes, manquant véritablement de chance sur des accélérations très convaincantes, le numéro 2 français avait la frustration de voir le numéro 4 mondial servir pour le set à 5–4, plus encore de voir ce dernier sortir d’une certaine passivité tactique pour boucler en « gros serveur » un set qui l’avait vu plus souvent résister fermement que prendre la commande du jeu (6−4)
En voyant d’ailleurs l’Ecossais tirer un peu la papate en fin de set, on attendait de voir ce que le travail de sape de Simon allait déclencher sur la longueur, tant Murray continuait de cavaler aux quatre coins du court pour sauver les nombreuses balles de break concédées sur son service. Oui, mais le bougre les sauvait toutes, et sans jamais trembler. Impressionnant. Si impressionnant d’ailleurs que, surprise, c’est le Français qui se frustrait littéralement, semblant même avoir pris un petit coup sur la carafe après tant d’occasions balayées d’un coude. 3–1 pour Murray, on était à nouveau dans le canevas du 1er set… en pire car Murray, démontrait bien qu’il s’était construit un vrai physique de numéro 1 mondial, enchaînant un double break à l’énergie. La confiance venant, l’Ecossais commençait même à lâcher son coup droit décroisé, sous l’éteignoir jusque là. De quoi être écoeuré. Un adversaire si proche et qui pourtant menait 6–4 5–2, il y avait de quoi avoir mal à la tête côté français. Mais on le répète, Simon, QI 250, mental de vainqueur, c’est donc le meilleur des Murray qui devait en finir. Une fois de plus du gros service à 5–2, du très lourd à 15–30, le poing rageur de Murray au moment de serrer la main de son adversaire montrait bien qu’il savait apprécier le niveau de jeu et d’engagement physique dont il avait du faire étalage pour se sortir du piège Simon.
Du beau, du grand tennis en tout cas. Chapeau, messieurs !
Publié le mercredi 12 novembre 2008 à 12:59