Grand favori des Masters en l’absence du nouveau numéro 1 mondial, Rafael Nadal, Roger Federer peut profiter d’un plateau largement composé de joueurs au bout du rouleau pour faire quelques réglages avant une année 2009 qui selon Björn Borg marquerait son retour au sommet du classement.
C’est devenu quoi les Masters depuis quelques temps ? Un drôle de tournoi où ceux qui sont censés jouer le meilleur tennis de la planète débarquent sur les rotules pour faire le métier avant d’aller se payer, grâce aux gros chèques qui récompensent leur présence en ces lieux, les trois premières et les trois dernières semaines de vacances de leur saison. Bref les Masters ont‐ils un grand intérêt ? On aura le temps de reparler de tout ça cette semaine.
Cette année ne coupera en tout cas pas à la tradition d’une dévastation physique incarnée par l’absence, ô combien métaphorique, de celui qui aura une fois plus payé de tout son corps pour devenir le numéro 1 mondial : Rafael Nadal. Blessé à Paris, il a préféré préserver ses chances pour boucler son année en beauté par une cerise de Coupe Davis sur le gâteau d’un triplé Roland‐Wimbledon‐JO qu’on n’est pas prêt de revoir tout de suite. Bien lui en a fait.
Quid des autres grands brûlés ? Ils se prénomment dans l’ordre Novak Djokovic, Juan Martin del Potro, Andy Murray. On ne dit pas qu’ils ne peuvent pas gagner les Masters, et on serait étonné qu’ils lâchent un seul match, surtout quand Federer est de l’autre côté du filet. On dit juste que s’ils ne sont pas partis avec leur fiancée à Shanghai, la facture téléphonique va être lourde. Del Potro est surtout en préparation pour une finale de Coupe Davis à la maison. La Chine devrait lui permettre de rester bien chaud sur ses appuis.
Et puis tradition oblige. Il y a les arythmiques du calendrier, des gars qui ont perdu beaucoup de fois cette saison et qui se mettent à retrouver un peu de confiance à la fin de l’année. L’an dernier c’était Nalbandian, pas qualifié, mais qui avait montré de quel retour‐volée il se chauffe quand il arrête la viande rouge matin, midi et soir. C’était surtout David Ferrer, dit Monsieur Sparadrap, un elastogrip dont seul Roger Federer était parvenu à se détacher vers la finale. Cette année, on peut mettre dans cette catégorie trois joueurs : Nikolay Davydenko, très affûté avant de se faire arrêter par Nalbandian à Paris, Andy Roddick en grosse forme au service mais un peu surpris de se faire piéger par Tsonga, et … Jo‐Wilfried Tsonga lui‐même, vainqueur à Paris et qui n’ayant pas joué de toute la moitié de saisons, se présente comme l’outsider dangereux du rendez‐vous des Maîtres.
Un outsider d’autant plus dangereux qu’il ne viendra pas tout seul mais avec l’ami Gilles Simon, qualifié à la régulière dans le top 8, même si pour cause de retrait de Nadal. Et là, comment dire, avec deux Français dans le même CNE, le même avion, le même hôtel, tout devient possible.
Reste le cas Federer. On peut vous le dire, aujourd’hui, avec le même mal de dos que celui présenté à Bercy, le Suisse aurait joué à Shanghai. Non qu’il y ait eu quelques simulations qui soit, mais Roger sait bien quelles sont les priorité de sa saison 2009 : reprendre le leadership du tennis mondial. Et cette saison démarre en Chine. Pas question de se griller à Bercy en faisant le match de trop. Bien lui en a également pris. C’est donc le meilleur Federer qu’on devrait voir pour mettre la pression sur son rival espagnol en lui annonçant par tournoi interposé le changement de programme pour l’an prochain. Ca commence ce dimanche.
Publié le samedi 8 novembre 2008 à 09:15