A 2–1, 30–40, au 2eme set, tu sers : ta balle est comptée faute, et l’arbitre s’appuie sur une fausse marque… Tu enchaînes alors deux aces et un service‐volée : c’est là que tu démarres en fait !
Ça ne m’a pas « foutue en rogne plus que ça ». Derrière, j’ai bien servi. C’était important. Sur le moment, ça n’a pas été une motivation supplémentaire. Après, est ce qu’au fond de moi ça m’a remuée, dérangée ? Peut‐être… En tout cas, je pressentais à la fin du 1er qu’il fallait, pour me bouger sur les jambes, que je fasse du service –volée. Pour retrouver un peu de dynamisme, de vitesse. Je n’ai pas trop réussi sur la fin du 1er, je n’arrivais pas à pousser, c’était pas terrible… Finalement, petit à petit, au second, ça s’est mis en place, la situation s’est inversée au fur et à mesure. Assez lentement, mais sûrement. C’était drôle…
Sur la qualité de ton service ?
Oui. Après, je l’ai vraiment embêtée sur le jeu aussi. J’essayais, finalement, de ne pas trop rentrer dans de longs rallyes, avec du volume, contrairement à ce que j’avais dit hier, et contrairement à ce que j’ai essayé de faire au 1er set (mais j’étais trop lente pour pouvoir tenir dans ce style de jeu‐là). Et pour me booster un peu, la jouer un peu à son propre jeu, en étant, dès le retour, et dès le service, très agressive, quitte à rater (il y a eu du déchet également). Mais ne pas la laisser jouer tranquillement, sans lui offrir de grande résistance, comme j’ai pu le faire dans le 1er set.
Tu as pas mal utilisé le slice finalement.
Quand j’étais un peu loin, c’était pas mal, pour ne pas lui livrer une balle trop facile et trop courte. En même temps, j’ai plutôt joué à plat, plutôt que de m’embarquer dans du volume. Comme quoi…Ce n’est pas du tout ce qui était prévu au départ, mais c’est comme ça ! (sourire)
As‐tu conscience d’avoir réalisé un grand match aujourd’hui ?
Oui. J’ai conscience, déjà, d’avoir réussi à me sortir de l’état complètement léthargique du 1er set : ça, c’est une 1ere satisfaction. Et deuxièmement, d’avoir réussi (dans un style de jeu très agressif, à partir du service, en faisant service‐volée) à partir du fond de court en étant vraiment sur chaque balle, en essayant de la prendre systématiquement tôt. Vraiment la bousculer au maximum. Donc oui, c’était un gros, gros match.
Comme quoi, Amélie Mauresmo et la terre battue…
Je ne m’attendais pas du tout à ce style de match, ce n’est pas ce que j’avais en tête. Comme quoi, c’est bien ! Ça permet d’avoir une autre option, pourquoi pas… (sourire)
Depuis quand n’avais-tu plus joué un tel match sur cette surface ?
Ça fait longtemps… En Fed Cup, c’était des gros matches, mais ce n’était pas du tout la même chose. Il y avait une grosse intensité, un gros engagement, beaucoup de tension. Mais en termes de niveau de jeu, on n’était pas à ce niveau‐là. Après, sur des tournois comme Rome, comme Berlin, j’en ai livré des matches comme ça, il y a quelques temps.
Peut‐on dire que tu es de retour ?…
Je n’aime pas tirer de conclusions trop hâtives… (rires) Mais comme je dis, cette option n’était pas du tout ce que j’avais en tête, et je vois que ça fonctionne pas mal aussi, donc c’est intéressant.
Physiquement, le 3e set a été éprouvant ?
Non. Finalement, ça allait. Au début, c’était dur de me bouger, j’étais vraiment (soupir)…. Je sais pas, ce n’est plus de mon âge d’enchaîner comme ça ! (rires) Et puis finalement, en poussant un peu, en me bousculant, en me faisant un peu violence, avec quelques longs rallyes qui m’ont un peu « débridée », finalement, c’est bien parti. Dans le 3e, je ne sentais pas que je plongeais. Au contraire, j’étais plutôt bien.
Par moments, quand elle avait l’offensive, tu as eu quelques belles phases en défense
Oui. C’était important de lui faire comprendre qu’il fallait toujours jouer le coup de plus. Que même dans ses attaques, ses phases agressives, elle devait prendre encore peut‐être plus de risques, chaque fois. C’est l’idée.
Tu ne t’emballes pas…
Non, car il y a quand même eu une alerte sur ce premier set. Ça se joue à pas grand‐chose pour inverser la tendance… Mais c’est bien. Je suis contente. Fière de la manière dont j’ai inversé le truc. Et surtout, ce qui est bien, c’est qu’après, on l’a senti un peu en panique ! Les marques, etc… Elle commence à balancer la balle… Elle ne trouvait plus trop de solution quoi.
T’étais-il déjà arrivé de monter autant au filet ?
Je ne pense pas. En tout cas pas en service – volée, ça c’est sûr. En défense c’était bien aussi. Je lisais pas mal ses zones, ce qui me permettait d’arriver pas mal
Tu as eu une chance extraordinaire avec les bandes…
Oui ! Qu’est ce que tu veux, c’était mon jour pour ça (sourire). Ça fait partie du truc. C’est de la réussite, mais en même temps, je me dis que je suis allée le chercher.
En direct de Madrid
Publié le mercredi 13 mai 2009 à 23:33