Décrié et boudé avant la fin des années 1980, l’Open d’Australie, qui débute ce lundi 18 janvier, est devenu ce qui se fait de mieux dans les tournois du Grand Chelem. Et comme les organisateurs continuent à penser au développement, il n’est pas prêt de perdre sa place.
« Happy Slam ». C’est le surnom de l’Open d’Australie. Et il est loin d’être anodin. Vous allez comprendre pourquoi. Depuis les années 1980, la première levée en Grand Chelem de la saison a su faire sa révolution. Une révolution qui a d’abord eu lieu sur la date. Le Majeur australien s’est longtemps déroulé en décembre sur la période de Noël. Les joueurs le boudaient. Björn Borg ne l’a disputé qu’à une seule reprise (1974). John McEnroe y vient seulement à partir de 1989 et Iven Lendl à partir de 1987. Alors, en 1985, le tournoi décide de changer afin d’opter pour janvier, ce qui explique qu’il n’y a pas eu d’édition en 1986.
Melbourne Park, le précurseur
Oublié le site de Kooyong, devenu bien trop vétuste pour accueillir un événement sportif d’une telle ampleur, la fédération australienne opte pour la construction d’un nouveau complexe situé à deux pas du centre‐ville de Melbourne, Flinders Park, devenu Melbourne Park aujourd’hui. En 1988, les joueurs découvrent un stade révolutionnaire doté, pour la première fois pour un tournoi du Grand Chelem, d’un court avec un toit rétractable : la Rod Laver Arena. Disputé jusqu’en 1987 sur gazon, l’Open d’Australie change pour un surface dure, le Rebound Ace, assez similaire à celle de l’US Open, mais plus lente. La révolution est en marche.
Des stades qui servent à l’année
En 2001, la modernisation se poursuit avec l’apparition d’un deuxième court avec un toit rétractable, la Hisense Arena. En 2015, le développement de la Margaret Court Arena est terminé ce qui permet à l’ « Aus Open » d’être le premier tournoi du Grand Chelem à compter trois courts avec un toit. À la différence des autres tournois du Grand Chelem, ces trois stades peuvent être réutilisés tout au long de l’année et en dehors du tournoi pour des concerts (la Rod Laver Arena a été le théâtre d’un record avec 18 soirs à guichets fermés pour des concerts de Pink au cours du mois d’août 2013 !). La Hisense Arena est un vélodrome qui a accueilli les mondiaux de piste en 2004 et 2012.
Les joueurs le plébiscitent
A cela s’ajoute une santé économique qui ferait de nombreux envieux. En 2016, le prize money a, encore, enregistré une augmentation de 10%. La dotation de la prochaine édition est de 44 millions de dollars (plus de 28 millions d’euros, ndlr). Tous les indicateurs sont au vert. En 2015, le record de spectateurs qui datait de 2012 (686 006 entrées) a été explosé avec 703 899 fans. Le Grand Chelem de l’Asie-Pacifique, comme il est appelé, fait l’unanimité auprès des joueurs par la qualité de ses infrastructures et l’ambiance qui y règne. En 2015, Roger Federer himself lâchait : « C’est parfaitement organisé. C’est le cas sur les trois autres Majeurs. Mais ici, c’est super, relax. Il y a beaucoup de choses appréciables. » Oui, il règne une atmosphère unique, notamment lorsque les joueurs Australiens évoluent. Des joueurs capables de faire un tour d’honneur à l’issue de la rencontre. Scène presque impensable ailleurs. Le sport est un véritable art de vivre. Une passion. Le cadre est, très certainement, le plus conviviale des quatre sites du Grand Chelem et vous pouvez siroter votre bière (avec modération) entre un concert et une affiche de gala.
Un développement perpétuel
Le Grand Chelem australien ne laisse rien au hasard et s’attelle à cultiver sa particularité. Le développement y est permanent. La preuve, la Rod Laver Arena débutera sa rénovation après la finale 2016 pour être achevée en 2019. Une rénovation au cœur d’un vaste projet de développement comme le montre la vidéo ci‐dessus. Bref, le « Happy Slam » mérite bien son surnom et n’a pas fini de nous enthousiasmer.
Flying into the future…#AusOpen
Posté par Australian Open sur mercredi 13 janvier 2016
Publié le mercredi 13 janvier 2016 à 16:24