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Federer est éternel

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Au terme d’une finale histo­rique, Roger Federer signe une victoire reten­tis­sante sur Rafael Nadal. Dans un cinquième set étouf­fant, le Suisse, qui était mené 3–1 par l’Espagnol, s’im­pose 6–4 3–6 6–1 3–6 6–3 et décroche ainsi son 18e titre du Grand Chelem à 35 ans ! Le maestro est un géant !

Roger Federer atten­dait ce moment depuis presque cinq ans. Cinq ans, où il est passé à plusieurs reprises proche d’un dix‐huitième titre du Grand Chelem comme à l’US Open ou à Wimbledon. Mais jamais, même dans les scénarii les plus fous, il était envi­sagé une telle situa­tion. Et pour­tant. Absent pendant six mois, le Suisse a soigné ses douleurs afin de revenir encore plus frais et plus fort. Tout au long de la quin­zaine, le Bâlois a haussé son niveau de jeu pour signer le come‐back le plus reten­tis­sant de l’histoire.

Federer donne le tempo, Nadal à réaction

Cette histoire ne pouvait pas être plus belle. Au cours de cette finale de 3h37 de jeu, le maestro a toujours donné le ton. Le schéma entre deux joueurs qui se connaissent par cœur ne pouvait pas être diffé­rent du passé. Federer a toujours cherché à prendre la balle montante pour écourter le plus souvent possible les échanges. Dans ce duel ultime, le revers de Federer a été éblouis­sant. Mais tenir ce rythme n’est pas évident, alors il paie son relâ­che­ment à l’entame du deuxième set. L’Espagnol parvient à en profiter pour relancer les débats. Mais la finale change tota­le­ment de dimen­sion à l’entame du troi­sième car Federer devient alors flam­boyant. Il réussit tout ce qu’il veut, ses frappes sont très tendues, ses attaques sont des coups de fusil qui laissent Rafa sans aucune réaction.

Un cinquième set étouffant

A ce moment‐là, le Majorquin est au plus mal et ne cesse de subir les attaques de génie de son adver­saire. Mais mené deux sets à un, Nadal retrouve de sa superbe, notam­ment en coup droit. Un aspect qui avait été assez déce­vant jusqu’à présent. Le niveau de jeu augmente et Rafa pousse Federer à disputer un cinquième set. Comme en demi‐finale face à Stan Wawrinka, Federer rentre au vestiaire pour un temps mort médical. Sur sa lancée du quatrième set, Nadal prend le service d’entrée et mène 3–1. L’issue semble proche. Mais sur sa sixième occa­sion, Federer relance un cinquième de plus en plus irres­pi­rable. Nadal est sur un fil et accuse le coup. Mentalement, Federer n’a pas lâché comme cela a pu être le cas par le passé. Bien au contraire, il a conscience qu’il tient dans ses mains la victoire. Au terme d’un échange qui restera dans les annales (26 frappes de balle), Federer conclut sur un coup droit long de ligne pour se procurer une nouvelle occa­sion de break. Cette fois, il saisit l’opportunité. Le dernier jeu est tout aussi étouf­fant. Nadal, pour­tant héroïque, ne conclut pas ses deux balles de break pour revenir à 5–4. Federer les efface parfai­te­ment (dont une sur un ace) avant de conclure sur sa deuxième balle de match. Un coup droit chal­lengé par l’Espagnol mais qui accroche bien la ligne.

Federer est immortel

Oui, cinq ans après sa dernière victoire en Grand Chelem à Wimbledon en 2012, Roger Federer laisse éclater sa joie, comme si c’était la première fois… Une émotion intense tant cette affiche, d’anthologie, était présentée comme le match le plus impor­tant de la carrière de deux hommes. A 35 ans, Roger Federer décroche ainsi son 18e titre du Grand Chelem. Federer accroît encore plus son record de victoires dans les Majeurs. Un succès qui le rend encore plus immortel.