AccueilOpen d'AustralieJustine Henin: "C'était presque parfait"

Justine Henin : « C’était presque parfait »

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Déçue mais fière ?

Bien sûr. Déçue de perdre en finale d’un Grand Chelem, surtout en trois sets, et après avoir eu quelques oppor­tu­nités que je n’ai pas su saisir.
Mais ce senti­ment de décep­tion ne peut pas durer avec tout ce que j’ai réalisé ces dernières semaines. C’est plus que ce à quoi je m’at­ten­dais. Je dois juste me souvenir de ça.
Même si c’est encore un peu tôt juste après le match, je suis sûre qu’il y aura beau­coup plus de points posi­tifs dans quelques jours. C’était presque parfait. Je n’ai juste pas réussi à fran­chir la dernière étape.
Oui, c’est un senti­ment mitigé que je ressens en ce moment. Dans quelques heures, je suis sûre que ça ira mieux. 

Est ce que ce qui s’est passé dans le dernier set était dû à la santé ?

Non, je ne pense pas. Physiquement, je sais que je vais devoir travailler dur lorsque je rentrerai chez moi parce que, vous savez, j’ai beau­coup souf­fert lors de ce tournoi. Mais nous le savions. J’atteins un certain âge et main­te­nant, nous devons atteindre la prochaine étape au point de vue physique.

Je pense que vous devez faire avec ce genre de situa­tion. Je n’y suis plus habi­tuée. Ça fait depuis long­temps que je n’avais pas connu cette situa­tion. Tout est arrivé rapi­de­ment ces quatre dernières semaines. Ce n’était pas facile pour moi de faire avec.

Je n’étais évidem­ment pas à mon meilleur niveau. Je luttais beau­coup. J’ai eu pas mal de balles de break dans le premier set, et c’était très diffi­cile pour moi de la breaker dans cette manche. Et après, j’ai eu une grande oppor­tu­nité au début du troi­sième set. Je commen­çais à mieux jouer à la fin du second set. J’étais vrai­ment agres­sive. Elle était sous pres­sion. Mais elle a servi incroya­ble­ment dans ce jeu. Je menais 10 dans le troi­sième et qui sait ce qui aurait pu se passer si je l’avais breaker ?

Mais c’est une vraie cham­pionne. Elle joue les bons coups au bon moment. Elle sert égale­ment bien. Après cela, menta­le­ment, c’était un peu plus diffi­cile de rester dans le match.

Je ne peux donc pas parler de physique. Je suis fati­guée, bien sûr, spécia­le­ment après le match. Mais pour le reste, je suis bien.

Que signifie pour vous, pour la suite de votre carrière, ce que vous avez été capable de réaliser ici ?

Je garde de bons souve­nirs. Il sera proba­ble­ment temps pour moi de travailler quelques semaines de plus et de revenir dans quelques semaines. Prendre juste un peu de repos avant de travailler à nouveau.

Et j’ai appris beau­coup de choses lors de ces dernières semaines. Plusieurs points étaient posi­tifs vis à vis de mon jeu, sur et en dehors du court. Je pense que j’ai vrai­ment profité de chaque moment ici.
Mais je sais aussi que le chemin est encore long et qu’il faudra travailler dur. Et je le ferai, évidem­ment. Ce que j’ai fait ces dernières semaines était juste incroyable. J’aurai pu retourner chez moi après le match contre Dementieva, et je suis fina­le­ment arrivée en finale. Je garde donc de bons souvenirs.

Par rapport à votre retour, quelles étaient réel­le­ment vos attentes pour ce tournoi ?

Je ne savais pas vrai­ment à quoi m’at­tendre. J’étais prête à partir, comme je l’ai dit, le meilleur et le pire. Et c’était vrai­ment bien jusqu’à la finale.
J’étais curieuse de voir à quel niveau je serai et comment j’al­lais réagir vis à vis de l’at­mo­sphère sur et en dehors du court. Je sentais que j’avais pris la bonne déci­sion, ce qui est déjà bien pour moi. J’ai égale­ment eu de bons résul­tats lors des quatre dernières semaines : deux finales. Je peux donc être vrai­ment heureuse par rapport à ça. 

Qu’est ce qui vous a le plus surpris ?

Eh bien, être sur le court aujourd’hui peut être (sourire). Je pense que c’est un peu tôt pour parler de ça. Dans quelques jours, je serai capable de penser à tout ça, tout ce que j’ai vécu pendant ces dernières semaines.

Quels sont vos projets pour la suite ? Quels tournois ?

Eh bien, Indian Wells devrait être pour moi la prochaine étape. Probablement oui. J’ai juste besoin de quelques jours en plus pour faire des choix et pour en parler avec Carlos. Mais cela devrait être l’op­tion la plus adéquate pour moi.

Que pouvez‐vous nous dire sur l’ac­cueil que les fans vous ont fait ?

Ils m’ont donné un soutien incroyable. C’était, pour moi, très impor­tant de réaliser que mon retour leur plai­sait. Et, comme je l’ai dit, les fans Australiens et les gens ici sont si gentils et ils s’y connaissent en tennis. Ils voulaient que je gagne. Ils m’ont donné tout ce qu’il pouvait. Je pense que c’était un soutien fantastique.
C’était le meilleur endroit pour reprendre. 

Serena a dit que vous pour­riez terminer l’année numéro 1 mondiale. Vous en avez certai­ne­ment la possi­bi­lité. Qu’en pensez vous ?

Oh, je ne pense pas non. C’est encore trop loin. Je vais me concen­trer sur ce que je dois améliorer pour les prochaines semaines, les prochains mois. J’ai seule­ment joué deux tour­nois. Nous sommes fin janvier. La saison est encore longue. Je veux profiter de chaque moment que je passe sur le court et de bien réflé­chir à mon calen­drier et tout le reste.
Gagner de gros tour­nois, et juste m’amé­liorer, encore et encore. C’est ma moti­va­tion et le reste suivra. Si je m’amé­liore, si je travaille dur, le reste suivra. Je ne me foca­lise donc pas sur la place de numéro 1, ni de savoir où je me trou­verai dans quelques mois.
J’ai quelques buts, bien sûr, mais je ne veux juste pas regarder trop loin. Tout arrive très vite, assez vite comme pour les quatre semaines déjà passées. Il est temps de se calmer et de penser au futur.

Qu’avez vous ressenti lorsque vous marchiez dans le long couloir silen­cieux avant d’en­trer sur le court central où vous enten­diez les applau­dis­se­ments ? Vous aviez ce large sourire. Aviez‐vous oublié cette sensation ?

Oui, il y a long­temps que ça ne s’était pas passé. Donc, oui, c’était émou­vant évidem­ment. Je me sentais nerveuse. Mais c’était génial. Je veux dire, de jouer ce genre de match, c’était un très bon sentiment.
C’était un peu plus diffi­cile après cela. Mais sur le moment, c’était un très bon moment.

Avez‐vous une idée pour le match de demain ?

Je serai sur le chemin du retour en même temps… Mais je suis sûre que ce sera un grand match. Pour moi, ce sont peut être les deux meilleurs joueurs du moment. Andy Murray est un joueur intel­li­gent. Ce qu’il fait sur le court est juste génial. Roger…Qu’est ce qu’on peut dire de plus que ce qu’il arrive à faire ? Je veux dire, je le respecte telle­ment. Je pense qu’il va gagner. Mais j’es­père, et je suis sûre, que ce sera un beau duel.

Mis à part la finale d’au­jourd’hui, quel était votre meilleur moment dans ce tournoi ? Avec quel souvenir partirez‐vous de ces deux semaines ?

C’est vrai­ment diffi­cile de choisir un moment. Mais quand j’ai battu Dementieva, c’était un très bon moment parce que la qualité de match était très très élevée et c’était le match que j’at­ten­dais. C’était un très bon moment pour moi.
Mais en général, je me suis sentie bien tout au long des dernières semaines. Je repars donc avec que de bonnes choses.