AccueilOpen d'AustralieLE DEBAT DU JOUR - Tsonga vaincra-t-il Federer ?

LE DEBAT DU JOUR – Tsonga vaincra‐t‐il Federer ?

-

Ca y est, la première semaine de l’Open d’Australie est finie. Et voici déjà venir les huitièmes de finale. Avec comme enjeu – accordez‐nous cette logique impa­rable : une place en quarts. Au moment du tirage au sort, il y avait un rendez‐vous que l’on avait soigneu­se­ment coché dans notre agenda, ne sachant s’il aurait lieu mais qui, d’avance, nous faisait fris­sonner : Jo‐Wilfried Tsonga‐Roger Federer. Une affiche qui réveille d’in­croyables souve­nirs – cette victoire de Jo à Wimbledon, cette autre à Roland Garros, ce succès de Roger, ici‐même, à Melbourne, l’année dernière… Les trajec­toires des deux joueurs laissent planer beau­coup d’in­cer­ti­tudes sur l’issue de cette rencontre. Alors, à la Rédaction, on s’est posé la ques­tion : Tsonga vaincra‐t‐il le Suisse lundi matin ?

Tsonga vaincra‐t‐il Roger Federer en huitièmes de finale de l’Open d’Australie ?

Non… à 65%

Aaaah oui, je vous entends déjà  : « Ca y est, RCV manque d’ob­jec­ti­vité comme à chaque fois qu’il s’agit de Federer… Jo a sa chance sur ce match, ne le nie pas ! » Et bien non, je ne le nierai pas. Soyons lucide : Jo surfe toujours, dans l’en­semble sur une dyna­mique de résul­tats posi­tifs depuis deux saisons. Bien sûr, il a perdu sa place dans le top 8 en fin d’année dernière. Mais il est évident que sa bles­sure en est essen­tiel­le­ment coupable et je suis convaincu qu’il va reprendre sa marche en avant. Quant à Roger, il cherche toujours ses sensa­tions et tente de retrouver la victoire face aux tout meilleurs joueurs. En Grand Chelem, depuis un an, on ne le recon­naît plus vrai­ment… Alors oui, Tsonga peut gagner. Mais, lundi, j’ai le senti­ment que ça ne passera pas pour le Français. Parce que Roger, sans être trans­cen­dant depuis le début du tournoi, parait facile et très solide sur son enga­ge­ment, le baromètre de sa forme – c’est un lieu commun que de le dire. Mais aussi parce qu’il a montré, fin 2013, qu’il était à nouveau capable de dominer les membres du top 10. Del Potro peut témoi­gner. Qu’il était capable d’ac­cro­cher un garçon comme Novak Djokovic et qu’il ne lui manquait qu’un petit peu de caisse. La caisse, il l’aura face à Tsonga au meilleur des cinq manches. Il a telle­ment de choses à se prouver et se doit de renouer avec les quarts dans les tour­nois majeurs. L’intégration de Stefan Edberg à son team démontre la volonté de trouver des solu­tions et, certai­ne­ment, d’écouter. Or, écouter, c’est aussi se remettre en ques­tion. Une démarche qui le mènera proba­ble­ment à la victoire lundi – c’est mon avis. Vous me direz encore : « RCV, ton argu­men­ta­tion me semble un peu bancale… Je ne suis pas parfai­te­ment convaincu. » C’est vrai, je m’en rends compte, mais ce pronostic relève aussi d’une sorte de pres­sen­ti­ment. Je sais que Federer a, devant lui, encore un, au moins un, très grand moment à vivre. Et cela commence dès maintenant.
RCV

POUR SUIVRE LA QUINZAINE SUR TWITTER AVEC REMI CAP‐VERT, C’EST ICI !

Oui, à 55%

Vous l’avez compris, pour moi, ce match c’est du 5545. Mais atten­tion ! Ce pronostic n’a rien du simple feeling. Je place Tsonga légè­re­ment favori pour plusieurs raisons. D’abord, le Français reste sur une victoire très convain­cante face au Suisse en quarts de finale du dernier Roland Garros. Même si à l’époque Roger Federer n’était pas bien physi­que­ment, ce genre de match marque un joueur, dans le bon comme dans le mauvais sens. Ainsi, alors que Tsonga abor­dera la rencontre tout à fait confiant sur ses chances de victoires, Federer aura forcé­ment quelques petits doutes, sortes de rémi­nis­cences de son échec pari­sien. Sur un plan plus tech­nique, je donne égale­ment l’avan­tage à notre Jo national. Pourquoi ? Car le Français a montré plus de choses depuis le début du tournoi que le Suisse. Hormis Volandri, les adver­saires du 10e joueur mondial (Bellucci, Simon) étaient plus costauds que ceux rencon­trés par Federer (Duckworth, Kavcic, Gabashvili). Ainsi, si Tsonga s’est déjà frotté à un membre du Top 20 en la personne de Gilles Simon, Roger n’a pas défié le moindre Top 50, Duckworth, Kavcic et Gabashvili étant respec­ti­ve­ment classés aux 133e, 99e et 79e places mondiales. Et mine de rien, cela compte. Il n’est en effet jamais très bon de ne pas avoir été ne serait‐ce qu’un poil testé avant d’avoir à rencon­trer les « Top Players ». Enfin, lors de ses premiers matchs, Federer n’a pas montré que d’ex­cel­lentes choses. On retiendra notam­ment ce 3e set pas très fameux face à Blaz Kavcic, gagné sur le fil (7−6). N’oublions pas non plus que le Suisse a perdu contre Lleyton Hewitt en finale à Brisbane il y a quinze jours et qu’il n’a pas réel­le­ment pu rassurer sur son niveau de jeu depuis, vu la faible adver­sité à laquelle il a été confronté. Mais atten­tion ! Roger reste Federer. Il adore ces gros matchs, et c’est dans ce genre de rendez‐vous qu’il est capable de se sublimer. Ses dents rayent clai­re­ment le parquet, tant son envie de prouver qu’il est toujours capable de gagner un majeur est réelle. Vous l’avez compris : si je place Tsonga légè­re­ment favori, je n’en­terre pas pour autant Federer. 

Pauline Dahlem

POUR SUIVRE LA QUINZAINE SUR TWITTER AVEC PAULINE DAHLEM, C’EST ICI !

sondage