AccueilOpen d'AustralieNa Li : "Une finale n'est jamais un match normal"

Na Li : « Une finale n’est jamais un match normal »

-

Souriante et toujours aussi drôle, Na Li s’est présentée en confé­rence de presse à Melbourne. Vainqueur à l’Open d’Australie du deuxième titre du Grand Chelem de sa carrière, la Chinoise est lucide tant sur sa perfor­mance que sur son futur. Oui, elle veut aller encore plus haut. Oui, elle veut encore gagner. Oui, elle veut progresser au clas­se­ment. Mais elle sait qu’il lui faudra travailler encore plus pour atteindre ces objec­tifs ambitieux.

Vous étiez très nerveuse au début quand vous ratiez tous vos coups droits ?
Oh, je n’ai pas raté tous mes coups droits, non (sourire) ? Evidemment, au début, on était toutes les deux tendues et nerveuses. Je n’avais pas non plus un très bon premier service. Mais je suis très content. J’ai essayé de faire de mon mieux sur le court, j’ai essayé de m’ac­cro­cher, j’ai essayé de faire ce que j’ai pu. Et puis, après avoir gagné le premier set, cela a commencé à aller mieux. Au moins, j’es­sayais de frapper la balle et de la mettre dans le court.

Ce premier set, il était important ? 
Vous savez, quand vous gagnez un premier set vrai­ment très serré, vous vous dites : okay, j’en ai déjà un en poche. Vous avez l’im­pres­sion d’avoir fait un pas vers le trophée. Donc, évidem­ment, le fait d’avoir gagné la première manche m’a permis de jouer de manière plus agres­sive et de l’at­ta­quer dans la deuxième.

Vous avez l’im­pres­sion d’avoir pu tenir votre plan de jeu ?
Comme je l’ai dit, c’était un peu diffi­cile au début à cause de la tension. Je m’étais dit, avant le match : ne pense pas, joue ton jeu, ne pense pas au fait que c’est une finale. Mais, dans cette situa­tion, vous ne pouvez pas penser que c’est un match normal. Une finale est une finale. Et puis, dans le tie‐break, je me suis dit : là, il faut y aller, sinon ça va commencer à être très difficile.

Vous n’avez pas vrai­ment explosé de joie quand vous avez gagné. C’était parce que vous étiez surtout soulagée ?
En fait, quand elle a servi et que j’étais devant, à 15–40, avec deux balles de match, j’ai pensé : okay, après avoir gagné, qu’est‐ce que je vais faire ? C’est dingue, j’y pensais déjà… Mais j’ai perdu le point, donc je me suis reprise : ne pense pas, concentre‐toi sur ce point. Mais bon, après avoir gagné, j’étais quand même très, très excitée. J’avais des larmes qui me venaient, j’ai essayé de voir mon team, mais la tribune était trop haute. Je n’ar­ri­vais pas à les attraper (rires) !

« Une finale est une finale, on ne peut pas penser que c’est un match normal »

Vous êtes la plus vieille vain­queur du tournoi. Vous en êtes fière ?
Je ne suis pas vieille (sourire). Vous savez, on parle beau­coup de l’âge, mais l’âge, ce n’est rien. Je peux toujours gagner un Grand Chelem. Et je suis plutôt contente de mon âge, j’ai plus d’ex­pé­rience sur le court.

Notre sport a peu de grandes stars qui sont drôles. Quand avez‐vous réalisé que vous étiez drôle ? Ca vous amuse ? Est‐ce que votre mari vous dit, quelques fois : ça suffit ? (NDLR : son discours de vain­queur a été parti­cu­liè­re­ment amusant, voir ici)
Oh, s’il me disait « ça suffit », nous divor­ce­rions (rires). Je vais conti­nuer à être comme je suis. Néanmoins, je n’ai pas eu le senti­ment d’être très drôle pendant mon discours. J’avais l’im­pres­sion que c’était normal que je remercie ainsi mon équipe. Et puis, après que j’ai terminé, on m’a dit « oh, j’ai adoré ton discours ». J’ai fait « okay, j’ai dû réussir à le rendre marrant. »

Vous n’êtes plus qu’à 11 points d’Azarenka, au clas­se­ment. C’est votre nouvel objectif ?
Oui, pour­quoi pas ? Evidemment. Je vais essayer d’amé­liorer mon classement.

Maintenant que vous avez gagné deux des quatre Grand Chelems, c’est réaliste de vous imaginer gagner les quatre ?
Ce serait le top !

C’est votre objectif, aussi, désor­mais, de gagner Wimbledon et l’US Open ?
Vous savez, c’est vrai­ment facile de dire que je veux gagner encore un autre Grand Chelem. Mais, si vous êtes une joueuse de tennis, vous savez combien il faut travailler pour gagner ne serait‐ce qu’un seul de ces quatre Grands Chelems. Donc si je veux en gagner un ou deux autres, je dois retourner sur le court et travailler encore plus dur, encore plus dur qu’a­vant. Sinon, je n’aurai aucune chance.

POUR SUIVRE LA QUINZAINE SUR TWITTER AVEC REMI CAP‐VERT, C’EST ICI !