Au cours d’un 8e de finale d’un niveau assez terne, Alizé Cornet a eu toutes les cartes en main pour sortir la tête de série numéro 3, Dinara Safina. Menant 5 à 2 dans l’ultime manche, s’offrant même deux balles de match à 5–4, la Française a finalement baissé pavillon, c’est plus que dommage.
Alizé est une battante, Alizé court dans tous les sens, Alizé est une vraie tacticienne, mais Alizé n’a pas un coup fort, n’a pas de première balle, et à un moment cela pose un vrai souci. Face à Safina, qui a commis un nombre incroyable de fautes directes, cela a été décisif au moment de conclure la partie. Même si la carrière de la Française a tout juste commencé, il est clair que ce duel va lui servir de leçon pour progresser dans certains compartiments. Faire l’essuie-glace, défendre, c’est bien, mais cela n’est pas suffisant. Menée 5 à 2, Dinara Safina, toujours en quête d’un titre en Grand Chelem, a su se contenter de frapper un peu moins fort et surtout de mettre la balle dans le court pour bloquer l’ascension de la tricolore. Manquant de puissance et surtout de solutions pour faire le point, Alizé a vu fondre son avance, la Russe sauvant deux balles de match à 5–4 (40–15) avant de conclure le set 7 jeux à 5 sur sa seconde balle de match
Quand nous l’avions interviewé sur la faiblesse de son revers coupé au mois d’octobre à la National Tennis Cup, Alizé nous avait répondu avec un certain aplomb : « Je n’ai pas besoin de ce coup pour devenir plus forte, on peut être parmi les meilleures sans un super revers slicé ». C’est vrai, mais alors il faut avoir un coffre, et surtout une puissance qu’Alizé aura du mal à acquérir. De plus ce vrai revers slicé lui a manqué, lorsque débordée, elle offrait une balle beaucoup trop flottante à son adversaire. Au final, la Française peut avoir de vrais regrets, même si au final sa marge de progression est bien réelle, ce qui est encourageant pour la suite de sa vie de « championne ».
Publié le dimanche 25 janvier 2009 à 05:18