Jo‐Wilfried Tsonga s’est fait peur. Poussé aux 5 sets après avoir mené deux manches à rien, le Manceau a plié mais n’a pas rompu. Sauvant 3 balles de break dans ce dernier set, le Français a converti la première qu’il a obtenue, une balle de break qui était aussi une balle de match. Après plus de 3h30 de match, Tsonga écarte donc Nicolas Almagro (6/3 6⁄4 4⁄6 6/7[6] 9⁄7) et valide son billet pour les quarts de finale où il retrouvera le seul homme qui l’avait battu lors de son incroyable épopée australienne d’il y a deux ans : Novak Djokovic.
Tsonga 10ème mondial, Almagro 26ème. Même si les deux hommes ne s’étaient jamais affrontés, Jo entrait sur le court dans la peau de grand favori. Oui, mais. Un match n’est jamais joué d’avance et le combat auquel on a assisté aujourd’hui l’a une nouvelle fois prouvé. Car si beaucoup voyaient Jo l’emporter tranquillement en 3 sets, son entraîneur Eric Winogradsky tentait tant bien que mal de calmer le jeu à la veille de la rencontre. « Je vous assure que Jo prend ce match et son adversaire au sérieux. Surtout que lorsqu’ils étaient jeunes, Almagro collait des petites fessées à Jo… »
Le début de la rencontre a tourné tout à l’avantage du Français. Un Tsonga convaincant et convaincu, offensif, décisif, appliqué et repoussant son adversaire loin de sa ligne faisait forte impression. Résultat : 6⁄3 6⁄4 en une heure et huit minutes de jeu. C’était la fin du premier acte, le second pouvait commencer.
Dans une troisième manche accrochée, les deux hommes se rendent coup pour coup. Almagro monte en puissance au fil du set mais ne parvient jamais vraiment à inquiéter son adversaire. Et pourtant, Jo lui offre presque cette troisième manche, commettant quelques fautes décisives alors qu’il sert pour revenir à 5 partout. 6⁄4 Almagro, l’Espagnol réduit l’écart.
Le quatrième set confirme le renouveau de l’Espagnol. Bien loin de son attitude résignée des 2 premières manches, Almagro prend sa chance, se montre offensif et empêche Tsonga de prendre l’avantage. Tout cela se jouera donc au tie‐break. Un jeu décisif capital pour les deux hommes que l’Ibérique débute parfaitement. Menant 3–1, il voit pourtant son adversaire revenir à 3 partout. Puis 5 partout. Tsonga commet alors une double faute curieuse et offre une balle de set à son adversaire. L’Espagnol ne la convertira pas mais saisira sa deuxième opportunité. 7/6[6] Almagro, deux sets partout.
C’est parti pour un cinquième set, le premier de la carrière du Français. Et pour une première c’est une belle réussite. Sauvant 3 balles de break tout au long du set avec une détermination exemplaire, Jo ne tremble pas. Et pourtant, l’Espagnol joue crânement sa chance, attaque à tout va et accroche les lignes sur tout ce qu’il tente ou presque. Malgré tout, Tsonga reste calme et attend sa chance. La première arrive à 8–7 service Almagro. A 30–40, Tsonga bondit, rentre dans le court et tire un dernier pénalty en coup droit. Il est qualifié pour les quarts de finale de l’Open d’Australie pour la troisième année consécutive.
Ce thriller à peine terminé, Tsonga doit déjà se tourner vers le match qui l’attend : un quart de finale de gala face à Novak Djokovic pour une revanche de sa finale perdue ici‐même il y a 2 ans.
Publié le lundi 25 janvier 2010 à 11:10