AccueilPadelAlizé Cornet : "Au début je ne sentais rien"

Alizé Cornet : « Au début je ne sentais rien »

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La cham­pionne trico­lore troque volon­tiers dès qu’elle le peut sa raquette de tennis pour celle de padel. Elle est une ambas­sa­drice de choix pour faire connaître ce sport et lui donner un espace média­tique plus important.

Crédit photo : Franck Binisti (Padel Magazine)

Quand as‐tu décou­vert le padel ?

J’ai décou­vert le padel il y a cinq ans, grâce à Robin Haziza que je connais depuis que je suis toute petite. C’est lui qui m’a conseillée au départ et qui m’a mis ma première raquette de padel entre les mains. Et je dois avouer que je n’ai pas tout de suite accroché. Au début, je jouais comme une joueuse de tennis : je ne lais­sais rien passer, je ne lobais pas, je ne sentais rien en fait. Je n’avais pas de sens tactique. Il m’a fallu donc deux bonnes années pour comprendre ; main­te­nant, je me débrouille. En fait, je suis vrai­ment tombée dedans quand j’ai rencontré Mika, mon copain, qui travaillait au club de padel de la Mouratoglou Academy. Automatiquement, je me suis mise à plus jouer. Et aujourd’hui, je peux dire que je suis vrai­ment devenue amou­reuse de ce sport.

Que conseillerais‐tu à un joueur de tennis qui veut s’y mettre ?

Je pense qu’il faut venir au padel en se disant que l’on va s’éclater. Bien sûr que l’on est des puristes quand on aime le tennis, mais le padel c’est vrai­ment autre chose, le plaisir est au centre de la pratique, c’est facile. Et même si on n’accroche pas d’emblée (car on peut encore avoir des réflexes de joueur de tennis), il faut persé­vérer. Au bout de quelques séances, si tu sens bien la balle au tennis, tu la sentiras aussi bien au padel tout en t’amusant beau­coup plus. La base, c’est aussi de trouver un bon parte­naire avec lequel on va bien s’entendre.

Et l’idée de prendre des cours avant de débuter ?

C’est effec­ti­ve­ment une démarche qui peut permettre de passer rapi­de­ment quelques obstacles, car tout seul ce n’est pas évident d’avoir les bons réflexes. Je pense notam­ment à l’idée de tourner avec les vitres, etc. Après quelques séances avec un joueur aguerri, on peut effec­ti­ve­ment progresser rapi­de­ment et surtout acquérir les bases pour prendre un maximum de plaisir.

En termes de sensa­tion de frappe, en compa­raison avec le tennis, on se dit qu’il est diffi­cile avec cette grosse raquette de sentir la balle…

Eh bien, on se trompe (rires). Même si je frappe fort au tennis, ce que je préfère c’est quand même la tactique, le plan de jeu, les solu­tions qu’il faut trouver au cours d’un match. C’est comme cela que j’ai gagné des duels quand j’étais petite, car je n’ai jamais vrai­ment été ultra‐puissante. Dans le padel, je retrouve ce côté tactique, l’idée de mettre la balle au bon endroit, là où cela gêne vrai­ment l’adversaire. Pour en revenir aux sensa­tions, il y a quand même cette impres­sion au smash où la balle fait un bruit de fou, surtout quand on joue en indoor. Et là pour le coup, on se rapproche forte­ment des sensa­tions du tennis.

« Le padel c’est vrai­ment autre chose, le plaisir est au centre de la pratique »

Comme tu es connectée au monde du padel, quelle analyse fais‐tu de son développement ?

C’est vrai que j’observe ce qu’il se passe depuis cinq ans et l’évolution est quand même expo­nen­tielle. Aujourd’hui, je le vis de l’intérieur avec l’ouverture d’Esprit Padel, le centre de mon frère à Saint‐Priest (Rhône). Je pense d’ailleurs que depuis deux ans, le déve­lop­pe­ment s’est accé­léré, il y a de plus en plus de demandes pour construire des courts. Je trouve aussi que sa média­ti­sa­tion est de plus en plus profes­sion­nelle, sur les réseaux sociaux notam­ment. Tout cela est très positif pour l’essor de cette disci­pline. Mais il ne faut rien lâcher et conti­nuer à expli­quer ce qu’est le padel car beau­coup de personnes ne le connaissent pas encore.

De ton côté, est‐ce que tu vas conti­nuer à jouer le rôle d’ambassadrice et convaincre d’autres joueuses profes­sion­nelles de tennis de s’y mettre ?

Mes copines fran­çaises du circuit ne sont pas encore prêtes (rires). C’est tout l’inverse chez les Espagnoles et les Italiennes. On a d’ailleurs essayé d’organiser un gros match à Madrid pendant le tournoi avec Sara Errani et Carla Suárez Navarro, mais fina­le­ment on n’y est pas parvenu à cause de nos matchs respec­tifs. Personnellement, je me vois bien beau­coup jouer après ma carrière et je suis très contente que ma noto­riété permette au padel d’être de plus en plus connu.

Quelle est ton impli­ca­tion dans le centre Esprit Padel basé à Saint‐Priest (Rhône) ?

J’ai soutenu finan­ciè­re­ment le montage du centre qui appar­tient à mon frère. Ce projet m’a aussi séduite par son ambi­tion. Aujourd’hui, quand je vois le résultat, je n’ai pas de regrets. Après, et je tiens à le préciser, mon frère m’a impres­sionnée car il a tout fait tout seul. Il a été très coura­geux car il n’est pas simple de convaincre tous les acteurs pour construire un tel outil. À un moment, il a même cru qu’il n’allait jamais y arriver. Finalement, il a pu ouvrir fin janvier et cela se passe très bien.

Retrouvez gratui­te­ment et en inté­gra­lité le numéro 65, le dernier numéro de notre maga­zine GrandChelem… Bonne lecture !