AccueilPadelCollombon : "Je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin"

Collombon : « Je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin »

-

Alix Collombon est la sensa­tion fran­çaise du padel en 2018. Arrivée en Espagne pour sa première saison sur le circuit mondial, la Lyonnaise d’origine a terminé l’exercice à la 29e place mondiale et atteint un quart de finale, une première pour un repré­sen­tant trico­lore sur le World Padel Tour.

Crédit photo : Franck Binisti / Padel Magazine

Alix, quel bilan fais‐tu de ta première saison en Espagne ?

Le bilan est extrê­me­ment positif, je suis allée au‐delà des objec­tifs que je m’étais fixés sur le World Padel Tour. Cette 29e place mondiale et ce quart à Murcia consti­tuent de bonnes surprises. Au départ, je voulais rentrer dans le Top 50, voire 40. Je finis l’année 29, c’est donc bien au‐dessus [rire] ! En France, on voulait rester cham­pionnes de France avec Jessica (Ginier), et cela fait main­te­nant plus de deux ans qu’on est invain­cues en France. J’espère que l’on va pour­suivre ce record le plus long­temps possible. Je me suis donné les moyens d’y arriver en travaillant très dur lors de l’intersaison. Je suis contente de voir que cela porte ses fruits et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin [sourire].

Dans quels domaines penses‐tu avoir progressé ?

Je dirais sur tous les coups, mais aussi en défense, sur ma bandeja ou encore physi­que­ment, car je me déplace mieux. J’ai aussi progressé tacti­que­ment. Je dois conti­nuer à m’améliorer pour avoir un vrai coup fort. J’ai franchi un cap sur la bandeja et c’est un coup que j’aime faire et sur lequel je dois m’appuyer. Mon point fort est vrai­ment mon jeu vers l’avant. Au tennis, j’avais déjà un jeu porté vers l’attaque, alors cela m’a beau­coup aidé.

Avec Laura Clergue, Bastien Blanqué, Johan Bergeron, Robin Haziza, Jérémy Scatena, Maxime Moreau et toi, comment les Espagnols perçoivent‐ils les Français et étran­gers qui arrivent sur le circuit ?

Il y a deux points de vue. Le premier est positif, car ils voient que le padel s’internationalise. Beaucoup de personnes pensent d’ailleurs que la France sera un pays majeur dans le déve­lop­pe­ment du padel pour les années à venir. Ce constat est renforcé par l’aide concrète et majeure de la Fédération fran­çaise de tennis. Néanmoins, nous sommes encore vus comme des Français qui manquent d’expérience, car on joue au padel depuis peu. On a moins de padel pur, ce n’est pas une critique, mais une réalité. Il y a encore une petite peur pour fran­chir le pas et jouer avec des Français. Pour l’instant, nous Français, on doit prouver deux fois plus que les autres. Mais je ne vois pas ça de manière négative.

Jessica et toi avez reçu un prix lors des Trophées du tennis féminin et le padel est en plein boom. Comment vois‐tu la nouvelle poli­tique de la FFT vis‐à‐vis du padel ?

On sent que c’est parti et que la FFT a une réelle volonté de déve­lopper le padel. Le circuit sur les places publiques est une idée fantas­tique pour l’image du padel et son déve­lop­pe­ment. C’est essen­tiel et on suit de très près ce qui se passe en France. Il est arrivé qu’on nous demande notre avis de joueurs et joueuses, notam­ment sur l’organisation des cham­pion­nats de France. La FFT est ouverte à la discus­sion et ça avance dans le bon sens. Je suis sûre que le padel ira loin en France [sourire].

« Beaucoup de personnes pensent que la France sera un pays majeur dans le déve­lop­pe­ment du padel »

C’est une ques­tion qui revient souvent pour les personnes non initiées. Arrives‐tu à vivre du padel ?

En termes de prize money, on est très loin du tennis et pour être honnête, on ne peut pas vivre unique­ment de nos gains en tour­nois. Ce qui nous permet de vivre en tant que professionnel(le), ce sont nos spon­sors. Tous les joueurs fran­çais qui sont en Espagne ont un sponsor qui les aide à financer leur année. Sans eux, ce serait une aven­ture impos­sible. Et encore plus pour les filles. 

Pour 2019, tu changes de parte­naire puisque tu vas évoluer avec Nicole Traviesa qui est plus jeune que toi (19 ans). Ton rôle va‐t‐il évoluer ?

Juan (Alday), mon entraî­neur, m’a beau­coup parlé en expli­quant que mon rôle sera diffé­rent, que je serai la leader sur le terrain en raison de mon âge et de mon clas­se­ment. C’est un aspect qui peut me permettre de passer un cap supplé­men­taire en prenant plus d’initiatives et en étant plus entre­pre­nante sur le terrain. C’est aussi ce que recherchent les bonnes joueuses. Maintenant, Nicole a beau­coup de qualités et elle sort d’une très grosse saison. Je la connais déjà très bien, puisqu’on s’entraîne ensemble depuis l’année dernière. Il y a déjà un bon feeling. Après l’année passée avec Sara (Pujals), je me disais que ce chan­ge­ment serait diffi­cile. Finalement, plus le temps passe et plus je me dis que cela peut m’apporter beau­coup de choses.

Avec ce nouveau rôle, quels sont tes objec­tifs pour 2019 ?

Nous sommes en pleine prépa­ra­tion hiver­nale avec un gros travail foncier, mais aussi sur le terrain. Cette année sera plus dure en raison des points à défendre de la saison précé­dente. Le premier objectif sera de défendre mes points pour main­tenir mon niveau. Ensuite, si ça se passe bien, on regar­dera pour aller cher­cher un peu plus haut. Si je peux aller grap­piller quelques places pour me rappro­cher du top 20, je ne vais pas m’en priver [rires] !

Et c’est une année avec les cham­pion­nats d’Europe…

Plus les années passent et plus nous progres­sons. Je sais que d’autres joueuses vont peut‐être venir s’entraîner en Espagne, tout le monde s’améliore, donc nous serons chaque année un peu plus fortes. Il faudra voir si l’Espagne sera présente, mais l’objectif sera le podium, comme en 2017.