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Gutierrez : « Mettre en place des surfaces diffé­rentes pour avoir notre Roland‐Garros, notre Wimbledon ou notre US Open »

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En marge de la phase finale du Head Padel Open orga­nisée au Winwin padel d’Aix-en-Provence, nous avons eu la chance d’interroger le numéro 1 mondial de padel de l’époque Sanyo Gutierrez. L’Argentin, aujourd’hui numéro 3 mondial, se livre sur l’évolution de son sport qui connaît un véri­table boom en Europe.

Crédit photo : Padel Magazine

Sanyo, quelle est ton opinion à propos du jeu sur le World Padel Tour ? Vit‐on une révolution avec un jeu désormais plus rapide ?
Je crois que oui, mais cette évolution ne concerne pas forcément la vitesse. Pour ceux qui ont un peu d’expérience et qui se souviennent du circuit aupa­ra­vant, avec les balles que l’on avait, on jouait très vite sur des courts qui n’étaient pas comme ceux d’aujourd’hui, où le jeu est ralenti avec moins de sable. Les balles étaient bien plus rapides que celles que l’on utilise désormais. L’évolution concerne surtout le plan physique : les garçons qui ont main­te­nant 22–23 ans sont bien mieux préparés physi­que­ment que par le passé. Avant, nous étions « plus normaux » [rires], nous ne savions pas comment on devait s’entraîner physi­que­ment au padel. C’est sur cet aspect que l’évolution est marquante. Les gars sont bien plus complets.

Et toi, person­nel­le­ment, préfères-tu un jeu rapide ou un jeu plus lent ?
Il y a de tout, c’est comme au tennis. Selon moi, le padel devrait évoluer de la même façon pour avoir un sport plus physique et encore plus varié, en mettant en place différentes surfaces pour ne pas avoir toujours la même moquette. Je crois que s’il y a une évolution à faire dans le padel, ce serait de copier un peu le tennis pour que l’on ait notre Roland‐Garros, notre Wimbledon, notre US Open avec trois surfaces différentes. Ça me plai­rait bien et cela chan­ge­rait pas mal les vainqueurs.

C’est possible ?
Je pense et j’espère pouvoir le voir un jour avant que je prenne ma retraite, car ce serait une réelle évolution pour le padel.

« Je veux jouer jusqu’à l’overdose ! Je m’amuse telle­ment quand je joue au padel »

Que manque‐t‐il pour développer un circuit plus impor­tant mondialement ?
Il serait intéressant que la France décide d’organiser des étapes pour commencer à grandir en Europe. Avec l’Italie, c’est là où le padel s’est le plus développé en dehors de l’Espagne. Ils devraient donc essayer d’organiser une étape du circuit WPT afin de donner une meilleure visi­bi­lité au padel dans d’autres endroits et lui permettre de se développer. N’oublions pas que nous parlons d’un sport très jeune et que nous lui en deman­dons beau­coup. Il y a déjà beau­coup de monde qui joue. Le développement est déjà très impor­tant en France. J’étais venu dans ce club (Winwin Padel, Aix‐en‐Provence) il y a quelques années et il n’y avait pas autant de courts qu’aujourd’hui (13 courts). Le chemin passe par là. La télévision peut également aider, mais il faut être patient car ce n’est pas si facile. La Suède (à Bastad, sur le site de l’ATP 250 de tennis) a déjà son étape du circuit, et je souhai­te­rais vrai­ment que la France et l’Italie l’aient également, mais aussi l’Allemagne, les Pays‐Bas, pour faire petit à petit du padel un sport plus international.

Puisqu’on parle de la France, que penses‐tu des joueurs français ? Que leur manque‐t‐il pour s’améliorer ?
Je trouve que ce qu’ils font est bien et c’est aussi ce que nous avions fait, nous les Argentins. J’aurais aimé avoir le meilleur circuit mondial en Argentine et ne pas avoir besoin d’aller dans un autre pays. Mais aujourd’hui, environ 70 % des étapes se jouent en Espagne et c’est là-bas qu’il y a les meilleurs entraîneurs et les meilleurs clubs. Pour être meilleurs, ils doivent donc conti­nuer d’aller en Espagne pour s’entraîner et commencer à se mêler aux joueurs actuels. Cela tirera le niveau national vers le haut.

Parlons de toi : tu es numéro 1 mondial et sur le circuit depuis presque vingt ans. Jusqu’à quand penses‐tu jouer ?
Je veux jouer jusqu’à l’overdose [rires]! Je m’amuse telle­ment quand je joue au padel. J’ai obtenu telle­ment de choses, atteint des objec­tifs, gagné des titres, des tour­nois, le Master. Dans le futur, j’aimerais jouer un tournoi avec mes deux neveux. C’est quelque chose que je ferai avant ma retraite [sourire]. Il y a telle­ment de plaisir au padel, alors je ne pense pas qu’un jour je puisse m’ennuyer. Si cela arrive, alors j’arrêterai ma carrière.