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Paire : « Je suis attendu »

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En confé­rence de presse, Benoit Paire est revenu sur son entrée en lice très réussie face à Marcos Baghdatis à Roland Garros. La nouvelle coque­luche du tennis fran­çais parle de la pres­sion qu’il ressent et du plaisir qu’il prend sur le court grâce au soutien du public.

Comment as‐tu changé le cours du match ?
Je suis un peu attendu à Roland Garros cette année. Je commence le match un peu tendu et il faut avouer que Marcos jouait très bien en début de match, il m’agres­sait. Ensuite, ce qui fait la diffé­rence, c’est que les années d’avant je me serais énervé. Là, je suis resté calme, même mené 6–3 4–2. A ce moment‐là, il y a une ola. J’essaie de me pousser, de me motiver afin de me sentir un peu plus relâché et c’est ça qui fait la diffé­rence. Je débreake et je revient à un set partout. Ensuite, l’in­ter­rup­tion me fait aussi du bien parce qu’il fallait reprendre ses esprits après les jeux très serrés qu’il y avait eu en début de 3e set. En tout cas, je pense que c’est un match que j’au­rais perdu il y a quelques mois. Le fait d’être dominé en début de rencontre, je me serais dit : « Je loupe mon Roland, ça y est, je vais péter les plombs ». Alors que là, je me suis dit qu’il fallait que j’at­tende que ça tourne, que j’at­tende les occasions.

Comment ressens‐tu cette pres­sion dont tu parles ?
Je la ressens déjà en ce moment même ! Les autres années, j’étais dans ma petite salle d’in­ter­view à faire ma confé­rence devant 3–4 jour­na­listes. Là, je suis dans la grande salle, avec vous tous. Plus de jour­na­listes s’in­té­ressent à moi, les chaines de TV me suivent… Les autres années je pouvais me balader dans les allées de Roland avec mes parents, voire des matches tran­quille. Aujourd’hui, dans les allées, on me recon­nait beau­coup plus… Quand on joue bien à Rome, c’est normal d’être attendu à Roland Garros. Ca me met plus de pres­sion mais je le prends bien. 


On sait que tu as eu une histoire compli­quée avec Roland Garros et le CNE (Ndlr, Paire a été exclu du Centre plus jeune). Est‐ce que c’est une petite revanche pour toi de voir aujourd’hui le public de Roland Garros te soutenir à ce point ?

Une petite revanche, je ne sais pas. Mais ca me fait très plaisir. C’est une joie énorme de pouvoir être sur des grands courts devant ce public qui me soutient. J’ai eu des passages très diffi­ciles ici. Le CNE n’était pas une struc­ture qui m’al­lait bien. Après, c’est sûr que le fait de m’être fait viré, je le prends un petit peu comme une revanche. Je suis quel­qu’un de très sensible, alors voir les gens me supporter, ça me touche. Je dois avouer qu’a­vant la balle de match, avec tous ces encou­ra­ge­ments, je n’étais pas très très bien (sourire). J’ai aussi beau­coup apprécié la Ola, à 5–4, juste avant de servir pour le match. Il y en a peut‐être que ça dérange, mais moi, elle me fait du bien, elle me décon­tracte. Je me dis que les gens sont là, ils prennent du plaisir, ils se régalent. Alors au lieu de penser que j’ai la pres­sion de servir pour le match, je me dis que c’est un super moment que je suis en train de vivre et qu’il faut que j’en profite. La Ola du 2e set, à 4–3 alors que je suis dans le dur m’a aussi énor­mé­ment aidé. Je me souviens m’être dit : « Les gens te supportent, ils sont là pour que tu gagnes le match, fais ça pour eux. » C’est vrai­ment à ce moment‐là que le public m’a le plus aidé dans ce match. 

De votre envoyée spéciale à Roland Garros