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La feuille de stats : Serena Williams en perdition…

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Serena Williams a failli, ce mercredi. Face à Garbine Muguruza, la tenante du titre, à Roland Garros, s’est fait démolir, 6–2 6–2, en 1h04. Retour sur la feuille de stats du match, pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé.

Que s’est‐il passé ? Serena Williams s’est écroulée sur sa mise en jeu, constam­ment agressée par Garbine Muguruza. Son pour­cen­tage de premières balle est bon, 67%, mais ces dernières se sont avérées inef­fi­caces, l’Américaine rempor­tant à peine un point sur deux dans ce secteur du jeu. Pis, son adver­saire a parfai­te­ment lu ses deuxièmes balles, prenant sa chance à chaque fois que l’oc­ca­sion se présen­tait. Résultat : Serena a chuté à 26% de points gagnés derrière celles‐ci. Quand on sait qu’elle est l’une des meilleures serveuses du circuit, si ce n’est la meilleure, on se dit que quelque chose n’a pas tourné bien rond. La stupé­fac­tion était d’ailleurs de mise lors­qu’elle a commis deux grosses doubles fautes dans le même jeu, dans le deuxième set. 

En face, Garbine s’est montrée constante avec 65% de points remportés sur son enga­ge­ment, et 53% de premières balles. Surtout, son bras n’a pas tremblé à l’heure de clore la rencontre ou de sauver des balles de break (4÷5), ce qu’on imagi­nait possible vu son jeune âge, 20 ans. Enfin, elle a su s’of­frir des points faciles avec quatre ou cinq très bons services gagnants dans des moments impor­tants. C’est propre, c’est bon, c’est auto­ri­taire… Cela mérite de gagner !

Un quali­fi­catif pour Serena Williams : lourde. L’Américaine a rare­ment semblé aussi pataude sur un court de tennis… Jamais dans le rythme, elle s’est fait constam­ment agresser par les coups de boutoir hispa­niques, en retard dans son place­ment, inca­pable de s’ajuster et de gérer la longueur de balle adverse. Pis, quand elle s’est trouvée en posi­tion de dicter l’échange, elle a litté­ra­le­ment craqué, commet­tant des fautes énor­mis­simes. 29 fautes directes au total, 29. Plus 19 fautes provo­quées. Avec, notam­ment, 14 erreurs en revers. Vous l’avez compris : elle ne s’est pas réglée du match. Balles qui sortent d’un mètre, bas‐du‐filet… et stupé­fac­tion dans l’en­ceinte. Muguruza, de son côté, avait un plan de jeu qu’elle a appliqué tout au long du match et qui n’a laissé aucune marge à la numéro un mondiale : frapper dans tout ce qui bouge, au centre, le plus fort possible, du début à la fin et, ce, dès les premiers coups. Elle a raté, forcé­ment (18 fautes directes), en prenant tous les risques, la faute aussi à un bras trem­blo­tant, mais a su provo­quer sa chance – ses 12 points gagnants n’en sont pas vrai­ment le reflet, c’est toute cette agres­si­vité perma­nente qu’il faut retenir. 

Sans enlever de mérite à Garbine Muguruza, qui a crâne­ment joué sa chance et a fait preuve d’un calme et d’une séré­nité éton­nants, Serena Williams a complè­te­ment déjoué dans cette rencontre. Certes, l’Hispano‐Vénézuélienne n’y est certai­ne­ment pas pour rien, mais on ne peut s’empêcher de repenser à tous ces coups faciles ratés par l’Américaine, son regard perdu sur le court, cette espèce de détresse et d’in­com­pré­hen­sion qui semblaient la frapper. Au total, Serena a inscrit 40 points, contre 60 à Muguruza… 1h04, 6–2 6–2… Une fessée… qu’elle n’a pas su éviter !

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